Les fidèles algériens vont bientôt pouvoir retrouver leur lieu de culte suite à la décision prise par le Premier ministre Abdelaziz Djerad de réouvrir de manière « progressive et contrôlée » les mosquées. 

« En application des instructions de Monsieur le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, données lors de la réunion du Haut Conseil de sécurité du 3 août 2020 et au terme des consultations avec la Commission de la fatwa du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus (Covid-19), le Premier ministre a arrêté le dispositif de mise en œuvre de la décision portant ouverture graduelle, progressive et contrôlée des mosquées, dans le strict respect des protocoles sanitaires liés à la prévention et à la protection contre la propagation de l’épidémie », indique le communiqué des services du Premier ministre.

Toutes les wilayas ne seront toutefois pas logées à la même enseigne. Pour les 29 soumises à un confinement partiel seules les mosquées « ayant une capacité supérieure à 1000 fidèles et exclusivement pour les prières du Dohr, Asr, Maghreb et Icha » sont concernées, à partir du 15 aout, par cette réouverture progressive.

Pour les 19 autres wilayas, où le confinement partiel a été levé,  les mosquées pouvant accueillir plus de 1000 fidèles « seront rouvertes à partir du samedi 15 août 2020 pour les cinq prières quotidiennes ».

Le texte précise en outre que ces informations devront faire l’objet d’un arrêté du wali. Celui-ci devra être affiché « à l’entrée des mosquées » après avoir été controlé et supervisé par« les directions de wilaya des Affaires religieuses et des Wakfs et ce, en étroite coordination avec les services de la protection civile et des APC et avec le concours des Comités de quartiers et du Mouvement associatif local ».

Afin de limiter au maximum les risques de contamination, qui pourraient résulter de ces regroupements humains, il est prévu qu’un dispositif préventif d’accompagnement soit mis en place par « les parties en charge de l’organisation de cette opération », complète le communiqué. 

Ces mesures prévoient ainsi : « le maintien de l’interdiction d’accès aux femmes, aux enfants de moins de 15 ans et aux personnes vulnérables, le maintien de la fermeture des salles de prières, des mussalate et des écoles coraniques, le maintien de la fermeture des lieux d’ablution, le port obligatoire du masque de protection, l’utilisation de tapis de prière personnel, le respect de la distanciation physique entre les fidèles d’au moins un mètre et demi, l’organisation des accès de façon à respecter l’espacement et la distance physique ainsi que l’aménagement de l’entrée et de la sortie selon un sens unique de circulation, pour éviter les croisements des fidèles, la mise à la disposition des fidèles du gel hydro-alcoolique ».

Les contraintes organisationnelles ne s’arrêtent pas là puisque les mosquées devront bannir « les climatiseurs, les ventilateurs et l’aération naturelle » tout en respectant « la désinfection régulière des mosquées et l’affichage des mesures barrières et de prévention ».

Il incombera également aux walis de veiller au strict respect des mesures de prévention, et de procéder au besoin « à des inspections inopinées pour s’assurer de l’observation du dispositif mis en place ». Les mosquées récalcitrantes ou celles où des cas de contamination seront signalés feront l’objet « d’une fermeture immédiate », menace l’exécutif algérien.

Le texte du Premier ministre recommande enfin aux mosquées d’être «un exemple d’organisation pour tous les citoyens dans cette lutte contre la propagation de cette pandémie », et aux fidèles « d’agir avec discipline, et responsabilité individuelle et collective, pour garantir la quiétude dans ces lieux saints ».

Amale Hoummati