La première journée de la phase de poules – tous groupes confondus – de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2024 de football, en Cote d’Ivoire, s’est achevée mercredi soir avec les matchs du groupe F. Après cinq jours de compétition, les favoris – Cote d’Ivoire, Maroc et Sénégal – ont fait forte impression en s’imposant sans prendre de but. Les Outsiders – Algérie, Cameroun, Egypte, Nigeria,Tunisie – ont quant à eux déjà laissé quelques points en route. Décryptage.
Groupe A
La Cote d’Ivoire n’a pas tremblé samedi à domicile dans un match d’ouverture qui est toujours compliqué pour le pays organisateur.Face à la Guinée Bissau, les poulains de Jean Louis Gasset ont rapidement rassuré les 37 000 spectateurs du stade olympique Alassane Ouattara d’Abidjan. C’est Seko Fofana qui s’est chargé de mettre les Eléphants sur les bons rails en ouvrant le score, dès la 4ème minute de jeu, sur une superbe frappe enroulée qui a laissé coi le gardien Ouparine Djoco. Dominateurs, les camarades de Frank Kessié attendront la seconde période pour doubler la mise par Jean Philippe Krasso qui se joua de la défense des Djurtus pur consolider la victoire ivoirienne.
Autre cador du groupe, le Nigeria a dû se contenter du partage des points face à la Guinée équatoriale, malgré la quantité d’occasions que se sont créées les coéquipiers de Victor Oshimen. Contre le cours du jeu, c’est le Nzalang Nacional qui a débloqué la partie grâce à une frappe intérieur du pied d’Ivan Edu (36’). Vexés les Green Eagles réagiront dans la foulée par Oshimen qui au second poteau bénéficia d’un bon centre de Lookman pour catapulter de la tête le cuir dans les cages d’Owono (38’). En dépit d’une main mise sur le match, le score ne bougera pas jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre central.
Groupe B
Mener d’entrée de jeu ne garantit pas un succès facile. L’Egypte l’a appris à ses dépens, dimanche, contre le Mozambique en inscrivant, dès la 2ème minute, le but le plus rapide du tournoi par le Nantais, Mostafa Mohamed.Avec leur court avantage à la pause, après quelques opportunités d’aggraver la marque en premier mi-temps, les Pharaons pensaient que la seconde période serait une formalité. C’était sans compter sur les Mambas qui se métamorphosèrent en frappant coup sur coup par Witi (55’), de la tête, puis par Quembo qui conclût une belle action collective (58’). Groggy, l’Egypte peinera à trouver des solutions face à un bloc bas de neuf joueurs décidés à défendre chèrement leur victoire. Finalement, c’est un penalty transformé par Mohamed Salah qui sauvera, dans les arrêts de jeu (90+6’), les septuple Champion d’Afrique.
Le Ghana a mordu la poussière sur la pelouse du stade Houphouët Boigny d’Abidjan. La faute à une équipe de Cabo Verde qui n’a pas été impressionée par le palmarès – 4 titres à la CAN – de son adversaire. Dans ce match, les protégés de Pedro Leitao Brito s’illustreront les premiers en débloquant la partie par Monteiro qui profita d’une mauvaise prise de balle du gardien ghanéen pour pousser le ballon dans les filets (17’). Les Black Stars penseront avoir refait leur retard, sur une frappe sèche d’Ashimeru, mais la VAR en décida autrement. Il faudra attendre la reprise pour voir Alexandre Djiku égalisé de la tête (56’). Jouant crânement leur chance, les Requins Bleus buteront à plusieurs reprises sur le portier du Ghana avant de trouver la faille, dans le temps additionnel, sur une sortie hasardeuse d’Ofori qui profita à Gary Rodrigues qui ne fît pas prier pour offrir les trois points aux siens (90+2’).
Groupe C
Le Sénégal a dégagé une impression de force pour son entrée en lice face à la Gambie (3-0). Dans ce derby, les Lions de la Teranga ont affiché leur supériorité sur leur voisin. C’est tout d’abord, Pape Gueye qui, sur un service de Sadio Mané à la 4ème minute, vint transpercer les filets de Gaye. L’expulsion du gambien Adama juste avant la pause n’arrangea pas les affaires des Scorpions qui se feront piquer une seconde fois, après la reprise, par Lamine Camara (52’). Le jeune milieu de terrain du FC Metz (France) récidivera en fin du match en signant son premier doublé en sélection (86’). En l’emportant de manière convaincante, les camarades de Khalidou Coulibaly ont clairement montré leurs intentions de conserver un titre acquis, il y a deux ans au Cameroun.
Le Cameroun a été tenu en échec par la Guinée (1-1) lundi soir au stade Charles Henry Banny de Yamoussoukro. Les Lions Indomptables ont bafouillé leur football à l’image du but marqué par Mohamed Bayo (10’) suite à des erreurs d’appréciation de la défense camerounaise dans son ensemble. Si les coéquipiers de Vincent Aboubakar sont rapidement revenus dans cette rencontre, en égalisant de la tête par Magri dès le retour des vestiaires (51’), ils n’ont en revanche pas su exploiter leur supériorité numérique – Kamano ayant été expulsé avant la pause (45+2’) – pour forcer la décision.
Groupe D
La sélection algérienne de football a été tenue en échec par l’Angola (1-1), lundi soir au stade de la Paix de Bouaké. Pourtant tout avait bien commencé pour les hommes de Djamel Belmadi qui menèrent au score grâce à un fringant Baghdad Bounedjah qui, d’un extérieur du pied, permis aux siens de prendre l’avantage (19’). Quelques minutes plus tard, l’attaquant d’Al Sadd (Qatar) pensait avoir réalisé l’exploit du tournoi en signant un superbe un retourné acrobatique. Malheureusement pour l’Oranais, l’arbitre invalida le but en raison d’une légère position de hors-jeu (25’). Nonobstant une domination de tous les instants en première période, les Fennecs rentrèrent au vestiaire avec un seul but d’avance. Après la pause, les Palancas Negras se montrèrent plus incisives. Une attitude qui coïncida avec un trou d’air du coté de l’Algérie. A force d’y croire, les poulains de Pedro Gonçalves finiront par obtenir un penalty, provoqué par un Bentaleb des petits jours. Mabululu se fit justice en remettant les pendules à l’heure (68’). Les cinq changements effectués par le coach des Verts ne permirent pas aux Champions d’Afrique 2019 de renverser la vapeur.
La sélection burkinabè de football a pris la tête du groupe D, mardi après midi, en venant à bout, dans les arrêts de jeu, de son homologue mauritanienne (1-0). Dans une partie assez équilibrée qui a vu les deux formations se procurer un nombre d’occasions quasi identique – 11 tirs à 9 pour le Burkina -, ce sont les Etalons qui ont été récompensés de leurs efforts. A force d’insister dans le camp des Mourabitounes, les protégés d’Hubert Velud ont obtenu un pénalty que Bertrand Traoré se chargea de transformer sans trembler (90+6′), pour le plus grand bonheur des milliers de supporters burkinabè massés dans les tribunes.
Groupe E
La Tunisie ne s’attendait pas à être renversée, mardi au stade Ahmadou Gon Coulibaly de Khorogo, par une enthousiaste équipe de la Namibie (1-0). Dans cette rencontre, les deux formations ont eu tour à tour les opportunités pour débloquer le tableau d’affichage. A ce jeu là, ce sont les Braves Warriors qui se sont montrés les plus efficaces par Hotto dans les confins du temps règlementaire. Laissé seul au second poteau par la défense tunisienne, l’attaquant d’Orlando Pirates (Afrique du Sud) a profité d’une longue transversale de Muzeu pour placer une tête rageuse et victorieuse (88’). Samedi, les Aigles de Carthage défieront l’autre perdante du groupe, l’Afrique du Sud, dans un match où toute nouvelle défaite sera interdite.
Le Mali a dominé une équipe d’Afrique du Sud (2-0) dans l’autre match de poule. Pourtant le résultat final aurait pu être différent à la pause si les Sud Africains avaient su concrétiser les actions nettes qu’ils se sont procurées. Cela a commencé par un pénalty accordé par l’arbitre égyptien Mohamed Adel mais que Percy Tau gâcha lamentablement en envoyant le cuir dans le ciel de Khorogo (19’). L’attaquant d’Al Ahly aura l’occasion de se rattraper mais ses tentatives trouvèrent à chaque fois le portier Diarra sur son chemin (35’,42’). Au retour des vestiaires, les Aigles du Mali prirent de la hauteur en survolant la rencontre. Seul face au gardien Williams, Sacko rata l’immanquable (49’). L’abnégation malienne finira par payer à l’heure de jeu par Hamari Traoré qui suivit un bon coup franc de Koïta pour pousser le ballon dans le but vide (60’). Six minutes plus tard, le break était fait par Sinyako qui d’un extérieur du pied doubla la mise pour son équipe (66’).Le score aurait pu être plus lourd si les frappes de Doumbia (71’) et d’Haidara (85’) avaient été précises.
Groupe F
Annoncé comme l’un des favoris au sacre final, le Maroc a tenu son rang en terrassant, ce mercredi soir sur la pelouse du stade Laurent Pokou de San Pedro, la Tanzanie (3-0).Dans cette partie, les protégés de Walid Régragui n’ont jamais été en difficulté face à des Taifa Stars assez faiblards. Ultra dominateurs, les Lions de l’Atlas ont dû attendre la demi-heure de jeu pour voir son capitaine Romain Saïss conclure après un bon coup franc d’Hakim Ziyech (30’). En seconde période, laTanzanie du sélectionneur algérien Adel Hamrouche essaiera timidement de porter le danger dans le camp marocain, en vain. Les coups de boutoir marocains finiront par provoquer leurs effets sur l’arrière-garde tanzanienne qui cèdera sur un plat du pied d’Azzedine Ounahi (77’), puis trois minutes plus tard, par Youssef En-Neysri (80’). 3-0.En s’imposant logiquement, les demi-finalistes du dernier mondial au Qatar ont prouvé qu’ils avaient l’étoffe pour accrocher une seconde étoile à leur maillot, quarante huit ans après leur seul titre continental.
Dans l’autre rencontre, la République Démocratique du Congo (RDC) et la Zambie se sont séparées sur un score de parité (1-1). Le résultat au tableau d’affichage n’a cependant pas reflété le rapport de forces sur le rectangle vert tant les Léopards congolais ont été bien supérieurs aux Chipolopolo. Contre toute attente, ce sont les Zambiens qui ont ouvert la marque sur un lob de Kangwa qui a profité d’une sortie hasardeuse du gardien Mpasi-Nzau (23’). La joie des camarades de Musonda sera de courte durée puisque Yoane Wissa égalisera, trois minutes plus tard, en étant à la réception d’un centre de Bakambu (26’).Par la suite, la RDC se créera une ribambelle d’occasions qu’elle aurait pu mieux négocier pour s’éviter un prochain ô combien presque décisif face au Maroc.
Nasser Mabrouk
