©crédit photo/ L’aventure atomique

A quelques jours de la Journée internationale contre les essais nucléaires (le 29 aout) sous l’égide de l’ONU, l’organisation non gouvernementale (ONG) International campaign to abolish nuclear weapons (ICAN) est montée au créneau pour « exercer une pression » sur la France afin qu’elle déterre les déchets des essais nucléaires effectués dans les années 60 au Sahara.  

« Plus de 50 ans après le dernier essai nucléaire français au Sahara et à l’occasion du 29 août, consacrée par l’ONU « Journée internationale contre les essais nucléaires », le passé nucléaire de la France ne doit plus rester enfoui dans les sables. Il est temps de déterrer les déchets pour assurer la sécurité sanitaire des générations actuelles et futures, préserver l’environnement et ouvrir une nouvelle ère des relations entre l’Algérie et la France » peut-on lire écrit sur le site internet d’Ican France.

Cette citation résume l’étude « Sous le sable la radioactivité, les déchets des essais nucléaires français en Algérie : Analyse au regard du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires », rédigée par Patrice Bouveret et Jean Marie Collin, respectivement Directeur de l’Observatoire des armements et co-porte parole d’ICAN France, et publiée par la Fondation allemande Heinrich Böll.

« Si on connaît le nombre des essais nucléaires réalisés par la France en Algérie (de 1960 à 1966), ainsi que les principaux accidents qui ont eu lieu, on ignore que les générations actuelles et futures et l’environnement du sud algérien restent soumis aux déchets, notamment radioactifs, présents sur ces sites », s’interroge l’ONG sur son site.

Elle rappelle par ailleurs que leur rapport ne dresse qu’un « premier inventaire de ce qui a été volontairement laissé (déchets non radioactifs, matériels contaminés par la radioactivité, matières radioactives issues des explosions nucléaires) et enfoui sous le sable, du simple tournevis contaminé par la radioactivité, aux (épaves) avions et chars ».

ICAN France précise également que les auteurs ont souhaité, à travers leur contribution, que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), dans ses articles 6 et 7, puisse « faire évoluer cette problématique humanitaire et sanitaire ». 

Elle souligne en outre que l’étude doit être reliée au « travail mémoriel de vérité entre les peuples français et algérien » souhaités par l’Algérie et la France.

Pour Fatima Benbraham, cela passera aussi par la récupération des archives coloniales qui représentent, explique l’avocate, « l’instrument juridique permettant de définir le nombre exact des victimes de ces explosions ».

Pour rappel, la France a réalisé, entre 1960 et 1966, dix-sept essais nucléaires dans le désert algérien.

Mansouria Fodeili