La grande figure de la chanson bédoui Cheikh Bendehiba Tekouk, plus connu par son nom artistique « Bouguirati » est décédé, jeudi, à l’âge de 78 ans des suites d’une longue maladie a indiqué sa famille.
Né le 24 mai 1942 à Bouguirat, au sud de Mostaganem, Cheikh Tekouk a grandi dans un environnement où la poésie et la chanson bédouine ont joué un grand rôle dans sa formation artistique.
Très tôt il apprend par coeur la tradition poétique locale et maitrise les différents genres du répertoire oranais grâce notamment à son maitre Cheikh Djillali Aïn Tedeles (1928-1995).
C’est dans le milieu des années 60 – en 1964 – qu’il démarre sa carrière dans un groupe de chanson théâtrale avant de bifurquer vers un style musical plus moderne. Finalement, influencé par son père qui était un artiste connu dans la région des Medjaher, il s’orientera définitivement, en 1969, du coté de la chanson bédouine authentique.
En 1975, il commence des enregistrements sonores à la radio d’Oran – dont les célèbres chansons « El-Ghomri » du poète Mostefa Ben Brahim (1800-1867), et « Qisat Mazaghrane maâlouma » du poète Lakhdar Bakhlouf (16ème siècle) – avant de devenir plus tard producteur à la station régionale (Oran, Mostaganem et Relizane).
Il gravera également sur vinyles quelques unes de ses chansons et notamment « loukane bhar ja yahdar wi âwed lakhbar », « Magwa Lâachek », « Elhwa rouhi w rahti » ou encore « haj rabie ».
Cheik Tekouk a par ailleurs fait une apparition au cinéma dans la série Keltoum du réalisateur Mohamed Houidek.
Bouguirati restera comme celui qui a su allier chanson bédouine et patrimoine oral à travers les proverbes et les devinettes populaires issus du répertoire local.
Le défunt a été inhumé vendredi au cimetière de kitchoua dans sa commune de naissance.