L’exploitation du corail sera limitée à 6 tonnes par an dans les wilayas d’El Taref, de Skikda et de Jijel a annoncé vendredi le directeur général de l’Agence nationale de développement durable de la pêche et de l’aquaculture (ANDPA), Naim Belakri.

« La relance de la pêche au corail sera limitée durant les cinq prochaines années  à un quota de 6 tonnes par an dans les zones d’exploitation d’El Kala jusqu’à la frontière tunisienne ainsi que dans les wilayas de Skikda et de Jijel », a déclaré à l’APS, M. Belakri.

Défini par le ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques (PRH), ce programme de relance – la pêche étant interdite depuis 2001 – s’appuie sur une division du littoral en cinq zones composées chacune de deux surfaces exploitables. 

15 à 20 ans pour renouveler le corail

« Le ministère de tutelle définit la quantité exploitable, le nombre d’exploitants et la mise en place d’un système d’exploitation basé sur la rotation », précise le DG de l’ANDPA.

Et de poursuivre : « Chaque zone d’exploitation est ouverte pour une période de cinq ans puis fermée pendant 20 ans, le corail ayant besoin de 15 à 20 ans pour se renouveler ».

Concrètement, l’espace s’étalant d’El Kala jusqu’à la frontière tunisienne bénéficiera – durant cinq ans – de 30 permis d’exploitation et d’un quota de 3 tonnes tandis les wilayas de Skikda et de Jijel pourront autoriser 15 permis de pêche chacune pour un quota ne dépassant pas les 3 tonnes pour les deux régions. 

Outre ces contraintes, les pêcheurs corailleurs, qui utilisent la technique dite « du marteau », ne pourront recueillir les polypes que dans des zones comprises entre 50 et 100 m.

Un produit très prisé

Si les normes d’exploitation sont si strictes, c’est que cet or rouge – qui est interdit à l’exportation – est très prisé. En effet, depuis 2000, plus de 15 tonnes de cet animal marin ont été saisies par les services de garde côte estime le comité national des marins pêcheurs (CNMP).

« Le type de corail à forte valeur commerciale est le corail rouge (Ndlr, Corallium Rubrum) – ou « sang de boeuf » – est utilisé dans la fabrication de bijoux mais aussi dans les produits pharmaceutiques », explique le haut fonctionnaire.

Sur les 6 tonnes qui seront pêchées, 70 % sera vendue à l’Agence nationale de transformation et de distribution de l’or et métaux précieux (AGENOR). Les 30% restants pourront être transformés les pêcheurs dans des ateliers ou bien cédés à l’AGENOR.

Pour rappel, l’ANDPA a vu le jour en décembre 2014. Elle a pour but « le suivi du cahier de charges d’exploitation du corail, l’évaluation annuelle des surfaces d’exploitation et la gestion des autres ressources animales marines », a conclu M.Belakri.

Mansouria Fodeili