
La culture de la figue – appelée aussi figuiculture – connait depuis plusieurs années un regain d’intérêt dans la wilaya de Tizi-Ouzou grâce aux efforts des agriculteurs qui se lancent dans la création de vergers figuicoles.
Motivés par les revenus tirés du figuier, de plus en plus de cultivateurs redécouvrent une pratique ancestrale disséminée en Kabylie et dont la tendance à investir la filière ne décroît pas.
« Entre la saison dernière et l’actuelle, la superficie occupée par le figuier est passé de 5102 ha en 2021/2022 à plus de 5316 ha la saison actuelle (2022/2023) », a indiqué la chargée de la filière arboricole à la direction des services agricoles (DSA), Khadidja Chibani.
Inspecteur phytosanitaire, Boukhalfa Kaci, constate, quant à lui, que la valeur économique de la figue sèche suscite de nouveau « l’intérêt des agriculteurs », fait-il savoir.
Et d’ajouter : « La figue sèche de la wilaya était exportée en quantité importante vers plusieurs pays, et avec cette assurance de vendre leurs production, les agriculteurs s’orientaient vers l’extension de leur plantations », précise-t-il avant d’ajouter que le fruit a toujours été « une source de revenu pour les montagnards ».
Retraçant l’histoire de la culture figuicole dans la wilaya, M. Kaci rappelle l’importance, après l’indépendance de l’Algérie, d’une filière « très développée » avec un « processus de séchage maîtrisé ».
Il a ensuite relaté un incident dans les années 80 qui a conduit à un arrêt des exportations suite à un retard de livraison ayant entrainé « un dépérissement de la production non vendue », regrette-t-il.
« La rupture de la commercialisation du produit a énormément affecté la culture et les agriculteurs ont progressivement abandonné cette culture pour s’orienter vers d’autres activités », explique l’inspecteur.
Aujourd’hui, la figuiculture a le vent en poupe en raison de « sa valeur nutritive et ses bienfaits sur la santé », et de la « labellisation » réussie de la figue sèche de Béni Maouche qui a fait prendre conscience aux agriculteurs « de l’importance économique de ce fruit », insiste-t-il.
Ainsi, selon Mme Chibani, plus de 30.000 nouveaux plants de figuiers ont été plantés « dans le cadre des différents programmes inscrits par le ministère de l’Agriculture au profit de la wilaya », se félicite-t-elle.
Il faudra néanmoins 6 ou 7 ans pour que les arbres entrent « en pleine production », prévient de son coté M Boukhalfa.
A noter que le village de Lemsella a organisé du 31 août au 1er septembre, la traditionnelle Fête de la figue.
Mansouria Fodeili