Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan a été durant deux jours, dimanche et lundi, l’invité de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Au menu le renforcement des liens entre l’Algérie et la Turquie avec en point de mire la création d’un Conseil de coopération de haut niveau.Si le volet sécuritaire, avec notamment la crise libyenne, a fait l’objet de discussions, les deux chefs d’Etat ont surtout abordé le volet économique entre les deux nations. 

Le forum d’affaires algéro-turc qui  s’est tenu dimanche a été l’occasion, pour les 200 opérateurs économiques présents, de réaffirmer la volonté des deux partenaires de densifier leurs relations.Clôturant la journée de travaux, le Premier ministre Abdelaziz Djerad s’est félicité que cette rencontre « pose les fondements d’une nouvelle ère économique entre les deux pays ».Il a par ailleurs appelé « les hommes d’affaires à investir dans les secteurs prioritaires en Algérie comme les industries légères, les nouvelles technologies, les start-up, l’agriculture, l’hydraulique et le tourisme ».

L’objectif des 5 milliards d’investissement

De son coté le Président turc, qui a assisté à la fin du forum, a exprimé sa « fierté quant à l’accroissement du volume des investissements turcs en Algérie », tout en précisant que son pays était déterminé à « poursuive ses efforts en vue de réaliser davantage de réussites bilatérales ».Il a en outre promis de relancer le comité mixte de coopération économique dont la dernière réunion remonte à 2002 car le montant est « acceptable mais insuffisant ». Actuellement, le volume des échanges commerciaux entre les deux nations s’élèvent à quatre milliards de dollars. Un chiffre que les deux chefs d’Etat souhaitent « porter à 5 milliards de dollars ».

Vers la création d’une zone de libre échange

Pour aboutir rapidement à un tel volume d’affaires, le Premier Magistrat turc a appelé à la création « dans les plus brefs délais d’une zone de libre échange». Et de poursuivre en rassurant ses interlocuteurs : « Contrairement aux autres pays, nous ne considérons pas l’Algérie comme un marché pour écouler nos produits mais nous aspirons aussi à la réalisation d’importants investissements ». Recep Tayyip Erdogan a également indiqué que les montants déjà investis par les sociétés turques, dans 377 projets, étaient supérieurs à 3,5 milliards de dollars et qu’ils avaient généré 30 000 créations d’emploi.

Concluant son intervention, il a rappelé le rôle du plus grand pays d’Afrique et sa position géographique stratégique pour la Turquie : « l’Algérie occupe la troisième place en terme de présence des entreprises turques de par le monde.C’est le plus important accès sur le Maghreb et l’Afrique. La Turquie compte sur elle pour la réussite du prochain sommet Turquie-Afrique »

Nasser Mabrouk