Ce n’est un secret pour personne. L’Algérie est riche de son sous-sol. Une terre de gisements qui devrait dans les années à venir lui fournir les matières premières dont elle a besoin et générer d’importantes ressources additionnelles à celles des hydrocarbures. C’est en tous cas le dessein du ministre des Mines, Mohamed Arkab, qui, dans un entretien accordé à l’APS, a déclaré travailler à la fois à une feuille de route qui révisera la loi régissant son secteur, et à l’organisation d’assises nationales qui aideront au développement « du domaine minier ».
« La rendre plus attractive »: telle est l’objectif poursuivi par le ministre avec son projet de réforme de la loi minière 14-05. Un cadre règlementaire qui donnera « plus de flexibilité et de réactivité par rapport aux opportunités offertes aux investisseurs locaux et étrangers », anticipe-t-il.
Ce nouveau texte devrait en outre contribuer, espère-t-il, « à la relance économique » tout en dotant « les industries manufacturières en matières premières».
Pour ce faire, plusieurs sites – dans différentes wilayas du pays – ont ainsi été répertoriés par les pouvoirs publics. Avec pour agenda un début d’exploitation courant 2021.
« Nous avons ciblé des gites et des gisements dont le développement imminent est nécessaire tels que Ghar Djbilet, les gites et gisements aurifères du Hoggar, le plomb et le zinc de Oued Amizour (wilaya de Béjaïa), le Phosphate de Bled El-Hadba (wilaya de Tebessa) et tout l’Est algérien », a détaillé le ministre des Mines.
En tout, ce sont cinq dossiers sur lesquels le département ministériel planche pour le lancement de ses grands projets, avec un échéancier qui serait compris « entre la fin 2020 et le début du premier trimestre 2021 ».
Afin de mieux connaitre le potentiel que recèle le sous-sol algérien, les nouvelles technologies seront mises à contribution. L’objectif étant de réactualiser la carte géologique nationale des mines. « Il s’agit d’avoir des données plus disponibles et élargies pour toucher l’ensemble du domaine minier national afin de nous donner une vision précise ainsi qu’aux investisseurs dans l’exploration et l’exploitation de ces gites et gisements disponibles en Algérie », explique le patron du secteur minier.
Et d’ajouter : « Notre secteur est très important, très riche, les premières données montrent que le pays dispose d’un nombre important de substances minérales pouvant contribuer à créer beaucoup de valeur ajoutée et d’emplois pour l’économie nationale ».
La formation et l’emploi font également partie intégrante des objectifs fixés par le gouvernement d’Abdelaziz Djerad. Dans une Algérie où le chômage des jeunes – déjà très élevé – s’est amplifié avec la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, ces débouchés industriels devraient créer de nombreuses opportunités de travail, et notamment dans l’exploitation des mines aurifères.
Le ministre souhaite, à ce propos, que la jeunesse soit formée grâce aux programmes élaborés« avec le secteur de l’Enseignement supérieur, celui de la Formation professionnelle et avec les experts algériens établis localement ou à l’étranger ». Et que la force vive de la nation s’organise « en coopératives ou en PME » tout en acquérant « du matériel nécessaire permettant de récupérer les pierres contenant de l’or », conseille-t-il.
L’étape d’après, c’est le responsable politique qui le détaille : « Ensuite, nous constituerons un comptoir de l’or au niveau duquel l’ENOR (Entreprise d’Exploitation des mines d’Or) pourra extraire le métal précieux et l’évaluer tout en rémunérant les jeunes pour leur apport ».
En guise de conclusion, M.Arkab a indiqué que l’Agence nationale des activités minières (ANAM) a d’ores et déjà préparé des appels d’offre pour « produire plus de 12 substances minérales en Algérie au profit de l’industrie nationale ».
Mansouria Fodeili