La finance islamique volera-t-elle au secours des micro-entreprises algériennes? Tel est le programme du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des micro entreprises, Nassim Diafat, qui a annoncé jeudi à Boumerdès que ce nouveau moyen de financement sera disponible pour les entrepreneurs à partir « du 1er novembre prochain ». 

Dans un point presse qu’il a animé en marge d’une visite de travail dans la wilaya de Bourmerdès, Nassim Diafat a déclaré que les jeunes chefs d’entreprise disposeront dès l’automne de nouvelles sources de financement. « Le recours à la finance islamique au profit des micro-entreprises et autres entreprises bénéficiaires du soutien des dispositifs de l’Etat, une première dans notre pays, interviendra à compter du 1e novembre », a précisé le ministre.

Il espère ainsi que ces nouveaux types de crédit faciliteront « la réalisation de l’objectif du Gouvernement de créer un million de micro-entreprises durant les 4 prochaines années ». 

A une question d’un journaliste demandant si les jeunes ayant déjà bénéficié d’une aide ANSEJ, mais n’ayant pas remboursé leurs dettes, pourront prétendre à la manne de la finance islamique, le ministre des micro-entreprises a affirmé qu’ils ne « seront pas emprisonnés ». Mieux, ceux ayant vendu leur matériel pourront même demander un « rééchelonnement sur une période de 15 ans » pour liquider leurs emprunts.

Pour un certain nombre de cas très spécifiques, M. Diafat a aussi rappelé « qu’un effacement ou une exemption totale ou partielle de l’obligation de remboursement auprès de l’ANSEJ » pouvaient être envisagés.

Seraient ainsi concernés par cette mesure : les entrepreneurs ayant subi les affres de catastrophes naturelles (tremblement de terre, inondation), les victimes d’un handicap (moteur ou mental) les ayant contraint de cesser leurs activités, ceux dont le matériel est usé et les jeunes dont le matériel a été saisi par les banques mais qui sont encore redevables – à hauteur de 30% – de l’aide ANSEJ. 

Le ministre a ensuite évoqué le rôle de L’ANSEJ qui sera réformée pour intégrer au sein de son conseil d’orientation « les représentants des associations  ». Ce changement organisationnel permettra, selon lui, d’adopter « une nouvelle approche économique » au profit des jeunes bénéficiaires du dispositif ANGEM (ndlr, micro-crédit pour les jeunes aux revenus instables) qui pourront, grâce à cela, « élargir leurs activités au niveau de l’ANSEJ ».

S’entretenant avec les acteurs associatifs et les responsables de micro-entreprises au siège de la Wilaya, le responsable politique a encouragé les porteurs de projet à développer un tissu de TPE (Très petite entreprise) qui, explique-t-il, sera « le noyau de l’économie rénovée ».

Avant de clôturer l’échange, il leur même a conseillé de se regrouper sous forme « de consortium » afin qu’ils s’insèrent dans la concurrence et puissent répondre, à l’avenir, « aux mesures et conditions des cahiers des charges relatifs aux marchés publics ».

Mansouria Fodeili