Khaled Drareni passera sa 171ème nuit en prison suite à sa condamnation ce mardi par la Cour de justice d’Alger à deux ans de prison ferme pour « atteinte à l’unité nationale » et « incitation à un rassemblement non armé ».
La Cour d’appel d’Alger n’aura donc pas été sensible à la large mobilisation médiatique en faveur de la libération de Khaled Drareni. En détention provisoire depuis le 28 mars à la prison de Koléa pour avoir couvert le 7 mars dernier une manifestation du Hirak – le mouvement pro démocratie né le 12 février 2019 -, le fondateur de Casbah Tribune a été condamné à deux ans de prison ferme.
La réaction musclée de Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporter Sans Frontières (RSF) – association à laquelle Khaled Drareni est affilié – ne s’est pas faite attendre. « Nous sommes scandalisés par l’entêtement aveugle des juges algériens qui viennent de condamner khaled Drareni. Son maintien en détention est la preuve d’un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente. En dissuadant sa couverture journalistique, une justice algérienne aux ordres croit possible de mettre le Hirak dans une cocotte-minute et de fermer le couvercle. Les autorités algériennes ne semblent pas avoir conscience de la dégradation de leur image sur le plan international », a vitupéré sur son compte twitter le président de RSF.
Poursuivis dans la même affaire, Samir Belarbi et Mouh Slimane Hamitouche, militants « hirakistes », ont quant à eux écopé de quatre mois de prison ferme au seul motif « d’incitation à un rassemblement non armé ».
Khaled Drareni avait été condamné Le 10 août dernier par le Tribunal de Sidi M’hamed d’Alger à trois ans de prison ferme.
Lors du procès en appel, il y a une semaine, le procureur général a requis une peine de quatre ans de prison ferme à l’encontre du correspondant de la chaine de télévision française TV5 monde.
Immédiatement après le verdict, Maitre Mustapha Bouchachi a fait part de son intention d’aller en cassation. « Deux ans de prison ferme pour Drareni. Nous allons faire un pourvoi en cassation », a déclaré à l’AFP l’avocat algérien.