Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement algérien, Ammar Belhimer a annoncé lundi que sa volonté d’assainir le secteur de l’information et de réorganiser la publicité étatique s’inscrivait « dans le cadre de la politique gouvernementale du principe de transparence dans la gestion ».
Interrogé par le journal arabophone El Wassat, M. Belhimer a indiqué que la démarche d’assainissement de l’information et de réorganisation de la publicité publique visait à « opérer la rupture avec les anciennes pratiques », et qu’elle n’était « pas l’apanage d’un poste en particulier mais l’affaire de tous les responsables qui s’emploieront à réaliser cette vision ».
Abordant le nerf de la guerre que constitue la publicité publique pour les médias – surtout en période de crise économique -, le ministre a expliqué qu’elle permettrait de mettre les organes de presse « à l’abri des financements douteux ».
A la manne financière distribuée par l’Etat, le Porte-parole du gouvernement a décidé de mettre en place un « Conseil de régulation de la presse écrite et du secteur audiovisuel » qui serait l’occasion pour les journalistes « de superviser la profession ».
« Tous ces efforts visent à créer les conditions nécessaires à l’exercice d’un journalisme professionnel, objectif et constructif à même de répondre aux attentes des citoyens », a-t-il ajouté.
Concernant le projet d’amendement de la Constitution – qui sera soumis à référendum le 1er novembre prochain – le ministre de la Communication a affirmé que plusieurs articles garantiraient la liberté de la presse « qui ne sera plus soumise à une quelconque forme de contrôle », promet-il.
De son coté, la presse électronique, qui « exerçait en dehors de la loi », selon M. Belhimer, n’échappera pas à la nouvelle mouture constitutionnelle. En cause : « un décalage apparu entre la norme juridique et la réalité d’un marché de la presse en ligne en évolution continue ».
Si les nouvelles technologies ouvrent « de nouvelles perspectives informationnelles », l’ex-journaliste estime qu’elles posent aussi « de nouveaux défis en termes de responsabilités juridique et sociale », et notamment celles de ne plus porter atteinte « à la vie privée des individus, à l’ordre public, à la confidentialité des correspondances, au droit à l’image », et de proscrire « le discours de haine, de racisme et d’appel à l’extrémisme »
« L’activité de presse en ligne est assimilable à la presse en papier en ce qu’elle reste une activité économique soumise aux règles du marché. Dans le même temps, elle exerce une mission d’intérêt général et de service public en application de l’article 2 de la loi relative à l’information », avait-il déclaré – il y a 2 semaines – après l’adoption par le gouvernement du décret exécutif relatif aux modalités d’exercice de l’activité d’information en ligne.
Pour rappel, un sondage Immar – datant d’avril 2019 – révèle que les Algériens consomment l’information dans cet ordre décroissant : Télévision (18 millions), Internet (17), Médias sociaux ( 15,5), Radio (3 ) et Presse Ecrite (2,6 ).
Mansouria Fodeili