La récente secousse tellurique – d’une magnitude de 6 degrés – qui a récemment frappé Béjaia et sa région rappelle que l’Algérie a toujours été un pays sismique depuis « au moins 6 millions d’années », a déclaré dans un entretien accordé au journal El Watan, le géologue Azzedine Boudiaf.
« Notre pays a toujours été sismique et avec la même intensité depuis au moins 6 millions d’années », a indiqué M. Boudiaf au quotidien algérois.
Une sismicité continue en Algérie
Les recherches en géologie ont fait ainsi apparaitre depuis plusieurs décennies que tout le nord de l’Algérie « est sujet à une sismicité continue », explique-t-il.
Exhumant l’historique des tremblements de terre de Saldae – nom de Bejaïa à l’époque romaine – de 1865 (5,7 degrés), de 1901 (5,2) et de 1946 (5,6), l’expert a rappelé que la dernière secousse avait « causé de lourds dégâts » dans cette région du littoral.
Si les villes côtières sont particulièrement sensibles aux secousses telluriques, les zones de montagne ne sont pas en reste puisque celles de Kabylie n’échappent pas « aux effets des violents séismes proches ou lointains », précise M.Boudiaf.
Des dégâts collatéraux
Citant celui de Boumerdès (2003), qui a été ressenti dans tout le Djurdjura, le consultant a aussi évoqué les conséquences collatérales qu’un tremblement de terre pouvait provoquer.
« Dans de nombreuses régions relativement éloignées de l’épicentre, les quelques vibrations de la montagne ont été suffisantes pour déclencher des glissements de terrain, des éboulements, des liquéfactions de sols… », a-t-il détaillé.
Il a en outre ajouté que ce type de phénomène peut, par effet de domino, « déclencher des obstructions de lits d’oued et engendrer des déviations » pouvant être très dangereux « pour les régions avoisinantes ».
Un possible Tsunami en Méditerranée
A l’instar de ses consoeurs de la Méditerranée, le plus grand pays d’Afrique n’est pas non plus à l’abri d’un tsunami qui pourrait déferler sur ses cotes.
Suite à une simulation ayant donné des « résultats surprenants », le géologue n’exclut pas un risque « autant pour l’Algérie que pour l’Europe ».
« Un tsunami peut être déclenché par un important glissement sous-marin sans séisme », reconnait-il en guise de conclusion.
Amale Hoummati