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Alger a abrité lundi un séminaire entre experts algériens et internationaux, sous le thème « Gouvernance des entreprises publiques économiques : le rôle des conseils d’administration » (EPE), qui a préconisé une plus grande autonomie dans la gouvernance des entreprise d’Etat.

Organisé par le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), la rencontre a rassemblé économistes algériens et experts étrangers, de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), du Moyen-Orient ou de France, autour d’une meilleure gouvernance des EPE. 

Plus d’autonomie pour les entreprises publiques

Première à intervenir dans les débâts, Yakoute Akroune, une spécialiste en droit des affaires, a estimé que les dirigeants d’entreprises publiques ne devaient pas être désignés par l’Etat « en sa qualité d’actionnaire unique ». Une décision qui permettrait, selon elle, d’exiger des résultats « sans interventionnisme excessif ». 

Poursuivant sa démonstration, elle a également souhaité que les membres des conseils d’administration (CA) d’une société puissent s’opposer à une décision de son président qu’ils jugeraient « défavorables » pour l’avenir de l’entreprise. 

L’économiste, Naceur Bourenane, a emboité le pas à la juriste en suggérant une désignation des membres des CA selon « leurs qualifications » et pour qu’ils défendent « au mieux les intérêts de l’entreprise ».

Invité à participer aux échanges, le Senior economist à l’OCDE, Hans Christiansen, a de son coté mis en garde contre un contrôle de l’Etat. D’après le Danois, ce type d’intervention ferait perdre à ces structures la qualité d’entreprises « au profit d’un statut d’institutions ».

Il a en outre ajouté que la priorité était d’accorder plus d’autonomie afin de « résister à la concurrence » et de prévoir des CA avec « moins de fonctionnaires » mais plus de « professionnels du management ». 

La nomination d’administrateurs indépendants

Même son de cloche pour Pierre Bauby de l’Observatoire de l’action publique (France). Le Français a milité pour que les conseils d’administration ne soient pas « une boîte de résonance des pouvoirs publics » mais qu’elles favorisent l’indépendance « dans la prise de décisions ».

 « Si les administrateurs sont nommés par l’Etat, les entreprises perdront leur indépendance, notamment sur le plan économique », a surenchéri, pour sa part, le chef exécutif de l’Institut de gouvernance des entreprises Hawkama (Dubaï), Dr Ashraf Gamal El Din.

Clôturant les débats, le président du CNESE, Rédha Tir, a souligné l’intérêt de l’événement qui peut, espère-t-il, « optimiser le rendement de ces entreprises en termes d’exploitation, d’investissement et de financement ».

Pour rappel, après la réforme de la sacro-sainte loi 51/49* – en juillet 2020 -, l’Algérie semble inexorablement s’orienter vers une libéralisation toujours plus grande de son économie.

Mansouria Fodeili

* Les investisseurs étrangers sont désormais autorisés dans certains secteurs d’activité à posséder plus de 49% des actions d’une société.