
Des experts agricoles, réunis mardi à Alger pour un colloque sur la sécurité alimentaire, ont affirmé que l’Algérie dispose de « potentialités » suffisantes pour accroître sa production d’orge et de blé dur et exporter l’excédent pour rééquilibrer sa balance céréalière.
« Même si elle dépend des conditions climatiques, la production du blé dur et d’orge pourrait augmenter d’une manière conséquente, ce qui permettrait au pays de dégager des excédents pour les échanger contre le blé tendre et équilibrer, ainsi, sa balance céréalière », ont souligné des professionnels du secteur agricole lors des journées d’études sur la sécurité alimentaire de l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG).
Chargé de l’intérim du Directeur Général de l’Office algérien interprofessionnel de céréales (OAIC), Nacerddine Messaoudi, a toutefois indiqué que l’objectif premier des pouvoirs publics était de parvenir à satisfaire les besoins nationaux avant de songer à l’international.
« La priorité, pour le moment, c’est d’atteindre une autosuffisance totale en blé dur et en orge, et d’augmenter la production actuelle de blé tendre », a-t-il précisé avant d’ajouter : « Mais par la suite, nous devons développer encore nos capacités pour produire un surplus en orge et en blé dur pour l’exportation ».
Rappelant la corrélation entre production céréalière et conditions climatiques, le responsable de l’OAIC a fait savoir que les rendements dépendaient aussi de la « volonté » des agriculteurs et d’un appui « soutenu » de l’Etat notamment pour tout ce qui touche aux « technologies et à l’irrigation d’appoint ».
A ce propos, M Messaoudi a expliqué que la superficie consacrée à la céréaliculture en Algérie s’élèvait « à 1,2 millions d’hectares avec une pluviométrie avoisinant les 400 mm par an ». Il a toutefois regretté que la quantité d’eau récoltée ne soit pas répartie « de façon équilibrée » sur l’ensemble du territoire.
Certains participants ont quant à eux préconisé, comme solution à la situation actuelle et pour une question de santé publique, un changement des « habitudes alimentaires » des Algériens qui devraient, selon eux, s’habituer à réduire « leur consommation du pain blanc (blé tendre) et du sucre ».
Une mauvaise hygiène de vie qui est la cause de maladies telles que « le diabète, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et les cancers », a prévenu la chargée du programme de la sécurité sanitaire des aliments auprès du ministère de la Santé, Malika Djoudad.
La conseillère du ministre a conclu en tirant la sonnette d’alarme sur un phénomène – les maladies non transmissibles (MNT) – qui est responsable de « 57% des décès en Algérie » dont les deux tiers ont « entre 30 et 69 ans ».
Amale Hoummati