Peuple algérien qui descend dans la rue au moment de l'indépendance en 1962

L’Algérie célèbre ce mardi, à travers tout le pays, le 60ème anniversaire de son indépendance qui a mis fin à 132 ans de colonisation française et à une guerre de libération longue de 8 ans (1954-1962). 

Plusieurs chefs d’Etat – Congo, Palestine, République arabe sahraouie, Ethiopie, Niger, Tunisie – ont fait le déplacement à Alger pour célébrer les 60 ans d’une Algérie qui a recouvré son indépendance le 5 juillet 1962 après avoir lutté les armes à la main, et sur le terrain de la diplomatie, pour s’arracher au joug coloniale de la France et mettre fin à une occupation qui aura duré 132 années. 

Pour honorer la mémoire du million et demi de martyrs algériens, le Président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a inauguré lundi à Sidi Fredj – lieu symbolique du débarquement des troupes du Général de Bourmont le 14 juin 1830 et de la levée des couleurs nationales en 1962 -, en compagnie de son homologue tunisien, Kaïs Saïed, la stèle commémorative « jalon de la liberté ».

Imaginée par l’artiste plasticien Mohand Seghir Fares, l’oeuvre représentant un piédestal, où figurent des scènes de liesse populaire, est surmontée des statues de trois moudjahidines de l’Armée de libération nationale – habillés en Kachabia, en turban et en tenue militaire – qui portent armes et drapeau comme autant de symboles de la victoire et du recouvrement de la souveraineté nationale.

Alors que les relations entre Alger et Paris sont particulièrement complexes depuis l’indépendance de l’Algérie, le chef de l’Etat a évoqué il y a quelques semaines – à l’occasion de la commémoration des massacres du 8 mai 1945 – la nécessité de traiter le contentieux historique avec la France « en toute probité et avec objectivité ».

« Qu’il s’agisse de mémoire, de relations humaines, de consultations politiques ou de projections stratégiques, de coopération économique et d’interactions dans toutes les sphères de travail en commun, la vision rénovée a le potentiel d’ouvrir à nos deux pays de vastes horizons d’amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement avantageuses », avait indiqué le locataire d’El Mouradia. 

Il avait par ailleurs souligné que ce nouveau contrat devait être le garant « des souverainetés et de l’équilibre des intérêts » entre les deux partenaires.

Premier Président de la république française à ne pas avoir d’histoire directe avec la guerre d’Algérie, Emmanuel Macron – qui est né en 1977 – a de son coté multiplié les gestes de réconciliation – reconnaissance de l’Etat français dans l’assassinat d’Ali Boumendjel, de l’implication de l’armée dans la disparition de Maurice Audin, dépôt d’une gerbe en hommage aux victimes du 17 octobre 1961 – depuis son intronisation à l’Elysée en mai 2017. 

« Mon souhait, c’est qu’il y ait un apaisement parce que je pense que c’est mieux de se parler, d’avancer », déclarait en octobre 2021, à France Inter, le chef de l’Etat français.

Et de préciser en mentionnant son homologue algérien : « c’est quelqu’un en qui j’ai confiance ».

Chiche !

Mansouria Fodeili