
Le Président de la république, M Abdelmadjid Tebboune, a prononcé mardi, au Centre international des conférences Abdelatif Rahal, une allocution en ouverture de la 31ème session du Sommet arabe. Nous vous proposons ci-dessous les passages les plus significatifs du discours présidentiel :
L’impact des crises internationales sur le monde arabe
« Notre sommet se tient dans une conjoncture régionale et internationale exceptionnelle d’une extrême complexité, marquée par la montée des tensions et des crises, en particulier dans notre monde arabe, qui jamais dans son histoire contemporaine n’a connu de périodes aussi difficiles et suscitant autant d’inquiétude que celle que nous vivons aujourd’hui ».
« Ces crises complexes aux dimensions et risques multiples se posent encore à nous, avec la multiplication des défis intérieurs et extérieurs majeurs que connaît le monde post-Covid19, et qui ont entraîné un changement des équilibres, des tiraillements et l’exacerbation du phénomène de polarisation, lesquels contribuent, dans une large mesure, à la prolifération des crises, qui ont des retombées sur la paix et la sécurité internationales et impactent plusieurs pays, notamment dans leur sécurité alimentaire ».
Un bloc économique arabe puissant à bâtir
« Alors que notre région arabe recèle de gigantesques potentialités naturelles, humaines et financières à même de nous ériger en force économique agissante dans le monde, nous refusons que notre rôle économique soit purement passif. Nous sommes, ainsi, appelés à reprendre confiance en nos capacités pour peser de tout notre poids et agir de manière influente sur la scène internationale et l’Economie mondiale, d’autant que les réserves de change de nos pays arabes équivalent à celles de l’Europe ou des grands Ensembles économiques asiatiques ou américains… nous nous devons tous de construire un bloc économique arabe solide, garant de nos intérêts communs, tout en œuvrant à la définition des priorités et des domaines d’action commune, à impact positif immédiat et perceptible pour les peuples arabes ».
La centralité de la cause question palestinienne
« En cette conjoncture internationale, la question palestinienne demeure notre cause centrale, au cœur de nos préoccupations et en tête de nos priorités, au moment où elle fait l’objet de tentatives de liquidation, du fait de la poursuite de graves violations par les forces d’occupation qui étendent leurs colonies illégales, tuent des innocents, envahissent villes et villages palestiniens, confisquent des terres et des biens, démolissent des maisons et des bâtisses et forcent le peuple palestinien autochtone à l’exode, notamment à Al-Qods occupé ».
« Il y va sans rappeler les plans de judaïsation tendant à aliéner l’identité musulmane et chrétienne de la ville et en déformer les repères historiques, outre les descentes provocatrices dans l’enceinte de la Mosquée d’Al-Aqsa par l’armée d’occupation israélienne et les groupes de colons extrémistes… tout cela au vu et au su de la communauté internationale qui fait montre d’un mutisme assourdissant ».
« Face à l’inertie du Conseil de sécurité et des Nations unies qui peinent à imposer la solution à deux Etat, objet d’un consensus international, nous sommes appelés à fédérer les efforts collectifs pour davantage de soutien politique et financier à même de permettre au peuple palestinien de résister aux crimes systémiques de grande envergure ».
« S’imposent…le renouvellement de notre engagement collectif et notre attachement à l’Initiative arabe de paix…permettant au peuple palestinien de réaliser ses aspirations légitimes à un Etat indépendant sur les frontières de 1967, avec Al-Qods Est pour capitale et la décolonisation de tous les territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien ».
« Dans le cadre du respect de notre devoir arabe vis-à-vis de la cause palestinienne, cœur battant de la Nation arabe, je souhaiterais que ce sommet puisse permettre la création d’un Comité arabe de liaison et de coordination en soutien à la cause palestinienne. L’Algérie est pleinement disposée à soumettre cette revendication vitale aux Nations unies pour convoquer une Assemblée générale extraordinaire, aux fins d’accorder à l’Etat palestinien la qualité de membre à part entière aux Nations unies ».
Régler les conflits en Syrie, au Yemen et en Libye
« Les crises que traversent certains pays frères, à l’instar de la Libye, de la Syrie et du Yémen, sont toujours en quête de solutions. Depuis cette tribune, j’invite toutes les parties internes, régionales et internationales à faire prévaloir la voie du dialogue inclusif et de la réconciliation nationale, loin de toute ingérence dans les affaires internes, afin de parvenir aux solutions politiques, pacifiques et consensuelles ».
Redonner un nouveau souffle à la Ligue arabe
« Le défi de la réforme constitue, aujourd’hui, une nécessité impérieuse et exige un mode de traitement sérieux, responsable et crédible, partant de la conviction de toutes les parties quant à la nécessité de réformes diligentes, radicales, profondes et exhaustives de l’action arabe commune, pour que la Ligue puisse accomplir le rôle qui lui est dévolu pour relever les défis et s’adapter aux derniers développements survenus sur les scènes régionale et internationale ».
« Pour ce faire, il convient de focaliser les efforts sur le citoyen arabe, autour duquel doit graviter toute action collective, en l’associant comme acteur agissant participant à la définition de l’action arabe commune. De même qu’il convient de garantir un environnement motivant, à travers l’exploitation du Fonds monétaire arabe (FMA) et des fonds arabes existants pour apporter aide et assistance aux pays qui en ont le plus besoin ».
« Notre rencontre d’aujourd’hui se veut une opportunité de réaffirmer notre attachement collectif aux principes et objectifs pour lesquels a été créée notre Ligue arabe et sur lesquels nos peuples fondent de grands espoirs, mais aussi une halte importante à même d’insuffler un nouvel élan au processus d’intégration arabe ».
Mansouria Fodeili