Les produits bancaires issus de la finance islamique, et portés par une douzaine d’établissements publics et privés, enregistre une forte croissance depuis son véritablement lancement en Algérie, il y a trois ans.

Selon des données fournies par l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), les dépôts bancaires – collectés sur 600 points de vente à travers tout le territoire – totaliseraient « un peu plus de 700 milliards (mds) de dinars », précise l’association. 

« Cela porte à plus de 4% la part des dépôts bancaires islamiques dans les ressources globales collectées par les banques de la place, contre un peu plus de 1% il y a cinq ans », a indiqué le président du Comité finance islamique (CFI) à l’ABEF, Sofiane Mazari.

Après avoir souligné que les pouvoirs publics avaient la volonté politique de «  promouvoir la finance islamique », le responsable de l’ABEF s’est félicité du résultat « intéressant et encourageant » pour les banques, en raison de « la croissance de la collecte des ressources » mais aussi de « la panoplie de produits bancaires conformes à la Charia et qui ne cesse de s’étoffer », a-t-il expliqué.

Ainsi à fin août 2022, les dépôts bancaires islamiques ont totalisé 500 mds de Da, les financements 400 mds de Da, tandis que le nombre de fenêtres islamiques a atteint les 469 mds, d’après un bilan communiqué précédemment par la Banque d’Algérie.

« De plus, la nouvelle loi monétaire et bancaire promulguée en juin dernier consolide davantage le cadre juridique de ce secteur, en consacrant, entre autres, la création de banques exclusivement dédiées aux produits islamiques » relève M. Mazari, pour qui cette législation ouvre la voie à des partenariats nationaux et internationaux « pour la création de nouveaux établissements bancaires et financiers islamiques en Algérie ».

« Compte tenu de la croissance très rapide des fenêtres islamiques, je pense qu’il va y avoir de nouveaux acteurs sur le marché, de nouvelles banques islamiques étrangères qui vont s’installer notamment du Moyen Orient, du Qatar, de Turquie ou même de la Malaisie », anticipe-t-il.

Interrogé enfin sur la perspective de lancement des sukuk (un tittre négociable), en tant que moyens de financement alternatif, le président du CFI estime qu’ils permettront aux banques et aux compagnie d’assurance takaful « de développer leurs investissements et de placer leurs trésoreries excédentaires », et de favoriser, à termes », « la création de banques d’affaires » qui sont, selon lui, « les plus à même de faire ce type de montages financiers et de les gérer »..

Mansouria Fodeili