
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M Ahmed Attaf, s’est exprimé au Conseil de sécurité de l’ONU (New York) qui s’est réuni mardi pour examiner la situation qui prévaut dans la bande de Gaza. Le diplomate algérien a appelé à un arrêt immédiat des frappes meurtrières israéliennes et à la levée du blocus imposé aux Ghazaouis. Morceaux choisis :
« Cette session se tient dans un contexte exceptionnel, ayant induit à un scandaleux travestissement des faits et des données de base de la cause palestinienne, ce qui n’aurait jamais pu avoir lieu, n’était-ce la convergence de deux phénomènes, chacun contribuant à l’aggravation de l’impact de l’autre ».
« Il s’agit bel et bien de la marginalisation quasi-totale de la cause palestinienne et du dénigrement de son importance sur la scène internationale. Il s’agit, aussi, de la complaisance injustifiable à l’égard de l’occupation sioniste qui jouit d’une immunité absolue, sans limites, inconditionnelle et injustifiée ».
« La cause palestinienne n’a bénéficié d’aucune initiative de paix sérieuse depuis les années 1990, ce qui a entravé les efforts diplomatiques internationaux pour près de trois décennies, cette cause demeurant otage d’une illusion extrêmement dangereuse, celle de la quête d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité au Proche-Orient au détriment des droits légitimes du peuple palestinien et sur les décombres de son Etat ».
« La complaisance dont jouit Israel n’a fait qu’envenimer la situation, en permettant l’annexion de territoires palestiniens par la force et l’hégémonie sur plus de 78% de la superficie de la Cisjordanie, portant un coup fatal au projet des deux Etats, comme cadre pour une solution pacifique, juste et viable ».
« Elle n’a fait que nourrir les politiques discriminatoires imposées et rejetées dans la ville d’El-Qods occupée, dont on veut changer le statut juridique et historique, via le grand projet de sa judaïsation par la force. Elle a ouvert la voie à plus de massacres, de déplacements forcés de dizaines de milliers de Palestiniens et de destruction de leurs infrastructures vitales et de leurs habitations, ces deux dernières décennies ».
« Les frappes sur la bande de Ghaza ne sont qu’un nouvel épisode hideux de la série de crimes barbares inédits dans l’histoire de la région de par leur bilan tragique, commis par l’occupation sioniste contre un peuple sans défense, trahi et privé des moyens de vie…plutôt de survie, les plus élémentaires ».
« Les derniers développements mettent à l’épreuve l’Organisation des Nations unies, ses valeurs et ses principes ».
« J’appelle à la levée du blocus imposé à Ghaza, ce dernier constituant en soi un crime de guerre et un crime contre l’Humanité, faire cesser les frappes aléatoires ayant couté la vie à des milliers d’âmes innocentes, lesquelles constituent un crime de guerre et un génocide, et les déplacements forcés des populations qui se hissent au rang de crime d’épuration ethnique et enfin permettre l’acheminement inconditionnellement et sans restriction aucune, des aides destinées aux Ghazaouis ».
« …aucune paix ne serait viable si elle s’établie sur la criminalité, l’injustice, l’oppression, la marginalisation, l’exclusion et la discrimination, tout comme il n’existe aucune paix durable à construire au Moyen Orient, en l’absence d’un règlement juste et viable de la cause palestinienne, sur la base de la légalité internationale ».
« Comment peut-on revenir sur 87 résolutions adoptées depuis le début de ce conflit pour la simple raison que la force occupante a décidé de ne pas s’y conformer? ».
« Le Conseil de sécurité accepterait-il que toutes ses résolutions sur la cause palestinienne soient bafouées, tout simplement parce que l’occupant cherche une légalité sur mesure qui lui soit exclusivement appliquée? »
« Ce contexte historique atteste de la responsabilité dont est investi le Conseil de sécurité, appelé à l’assumer pleinement ».
Mansouria Fodeili