Le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar a déclaré à Alger que la sécurité énergétique nationale sera assurée «au moins jusqu’en 2040 » grâce notamment à « des réserves prouvées de 2500 milliards de m3 de gaz et 1,7 milliards de tonnes de pétrole ».

Invité à s’exprimer lundi sur les ondes de la radio nationale Chaine 3, M.Attar s’est voulu rassurant en indiquant que la sécurité énergétique serait garantie jusqu’en 2040. Il a toutefois fait savoir que « la problématique intervient au niveau de la consommation énergétique locale de plus en plus croissante et des recettes à l’export ».

A ce propos, il a évalué à 23,5 milliards USD – contre 34 milliards USD en 2019 – les recettes d’exportation des hydrocarbures pour cette année. A condition toutefois, a-t-il dit, « que les cours du baril du brut se maintiennent autour des 40 dollars ».

Rappelant que 96% des recettes d’exportation algériennes sont tirées des seuls hydrocarbures, il a estimé indispensable de basculer vers « un nouveau modèle de consommation » tout en diversifiant les secteurs d’activités producteurs de richesses.

Une diversification de la filière énergétique qui passera selon lui par le « développement de la pétrochimie » et l’association en aval des « PME/PMI pour réaliser des produits finis ».

Ce paradigme doit également s’accompagner de pratiques inédites au niveau économique. Pour ce faire, le ministre de l’Energie souhaite « renouveler les réserves d’hydrocarbures, changer le mode d’exploitation des gisements et développer les énergies renouvelables ».

En ce qui concerne les conséquences de la crise économique sur la politique redistributive liée à la manne financière du pétrole et du gaz, l’Ingénieur en géologie pétrolière a admis que la question des subventions serait « sereinement discutée » tout en promettant que les petits revenus ne seraient pas impactés. 

A une question sur la rationalisation énergétique à adopter, il a fait valoir que « les secteurs de l’habitat et du transport » seraient en priorité concernés par cette nouvelle donne. « Concernant le transport, nous sommes en train d’accélérer la consommation de GPLc. Nous préparons également la mise en œuvre du gaz naturel carburant (GNC) », a-t-il précisé.

Réagissant aux récents problèmes survenus sur les infrastructures  gazière et pétrolière, l’ancien PDG de la Sonatrach a indiqué que l’incident d’El Bayadh (10 octobre) – une explosion sur une conduite de gaz qui a causé 6 morts et 17 blessés – avait été provoqué par un engin d’une entreprise d’assainissement tandis qu’à El Oued (le 3 septembre) la fuite engendrée par la crue résultait d’un « problème de suivi et de maintenance ».

Pour éviter toute récidive à l’avenir, M.Attar a conclu en annonçant qu’un « comité de pilotage, impliquant les secteurs de l’environnement, de l’agriculture et de l’eau a été mis en place pour localiser les risques au niveau des pipes et prendre des mesures nécessaires ».

Mansouria Fodeili