C’est une inauguration qui ne dit pas son nom. En l’absence d’Abdelmadjid Tebboune – qui se trouve actuellement hospitalisé en Allemagne pour des soins -, c’est au Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad , qu’a échu la tâche de présider mercredi soir, à l’occasion de la célébration du Mawlid Ennabawi (naissance du Prophète), la cérémonie d’ouverture de la salle de prière de la Grande mosquée d’Alger, Djamaa El Djazair.
Accompagné du président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Slimane Chenine, du président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, du président du Haut Conseil Islamique (HCI), Bouabdellah Ghlamallah, ainsi que de plusieurs autres personnalités, Abdelaziz Djerad a profité de l’événement pour accomplir les salat du Maghreb et du Ishaâ sous la direction de l’imam de la mosquée Abdelhamid Ben Badis d’Oran, Mohamed Megatli.
Invité à s’exprimer, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi a estimé que la construction de Djamaâ El Djazair était « un rendez-vous avec l’histoire qui vient s’ajouter à l’histoire riche de l’Algérie », et que ce nouveau lieu de culte « contribuera au renforcement du référent national authentique et à sa diffusion à travers le pays mais aussi dans les pays voisins, notamment dans les pays du Sahel ».
Si l’inauguration réelle de la Grande mosquée n’a pas eu lieu – alors qu’elle était initialement prévue par le Président de la république pour le 1er novembre prochain – c’est à cause « de la situation sanitaire induite par la propagation de la pandémie de COVID-19 », a indiqué M. Belmehdi. Il a toutefois ajouté que celle-ci interviendra en présence du chef de l’Etat et « des invités de l’Algérie » une fois la pandémie de coronavirus passée.
Djamaâ El Djazair – dont le début des travaux a commencé en 2012 – a été érigée sur une superficie globale de plus de 27 hectares dans la commune de Mohammadia à Alger. C’est la plus grande mosquée d’Afrique et la troisième au monde après Masdjid Al-Haram de la Mecque et Masdjid Al-Nabawi de Médine.
Dotée du plus haut minaret au monde – 267 mètres -, d’une salle de prière de 20 000 m2 pouvant accueillir jusqu’à 120.000 fidèles, elle accueille également d’une maison de Coran « Dar El Qoran » ( 300 places) et d’un Centre culturel islamique.
L’édifice religieux abrite en outre une bibliothèque (2.000 places) – qui contient un million de livres -, une médiathèque, un pôle informatique deux amphithéâtres, une salle de projection (500 places), un musée d’art et d’histoire islamiques et un centre de recherche sur l’histoire d’Algérie.
En extérieur, des jardins, des bassins, des espaces de restauration, de loisir et des commerces ont été pensés afin d’agrémenter les promenades du public.
A noter que la Grande mosquée d’Alger – qui dispose d’un système parasismique capable d’absorber 70% des secousses d’un séisme – a officiellement couté à l’Etat algérien 898 millions d’euros.
Amale Hoummati