Le projet d’amendement de la constitution souhaité par le Président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a été approuvé par référendum par 66,80% des voix a annoncé ce lundi le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi.

Dans le détail, le président de l’ANIE a indiqué que les voix exprimées se sont élevées à 5.023.385 et se répartissent comme suit : 3.355.518 électeurs pour le « Oui » –  soit 13,71% de l’ensemble du corps électoral – contre 1.676.867 voix en faveur du « Non ».

Dans un communiqué, la présidence de la république s’est satisfaite des résultats du vote qui, selon elle, « ont démontré que la transparence et la probité de ce scrutin ont été totales » tout en étant l’expression « réelle et intégrale de ce que le peuple a voulu ».

« Ils démontrent que Monsieur le Président de la République a tenu ses engagements pour qu’enfin soit entamé le processus qui permette l’expression libre et démocratique du peuple algérien sur tout ce qui concerne son destin », a ajouté El Mouradia.

Avant le référendum de dimanche, l’issue du scrutin ne faisait pourtant aucun doute en raison de l’adhésion de la majorité des personnes qui se sont déplacées pour voter ce projet de révision constitutionnelle.

C’est en revanche la faible mobilisation et le peu d’engouement des électeurs pour ce référendum – malgré la campagne étatique en faveur du « Oui » – qui interpellent. Ainsi avec un taux de participation de 23,7%, soit 5.636.172 votants sur un un total de 24.475.310 inscrits, le peuple algérien a écorné en quelque sorte la légitimité du scrutin. 

Au sein de la diaspora, l’abstention – ou la contestation silencieuse – est encore plus flagrante, et notamment en France, puisque 4,4% seulement des Algériens vivant à l’étranger – soit 45.071 personnes – ont bravé le confinement pour accomplir leur devoir dans les consulats. 

Ces chiffres historiquement bas s’inscrivent dans le contexte particulier que vit l’Algérie avec un chef de l’Etat hospitalisé en Allemagne pour des soins intensifs, une double crise sanitaire et économique et un Hirak qui est calé dans les starting-blocks.

A peine née, la « Nouvelle Algérie » – promue par un Abdelmadjid Tebboune malade – semble déjà s’avancer vers un avenir des plus incertains. 

Amale Hoummati

Le référendum en chiffres

Nombre d’inscrits : 24.475.310 dont 23.568.012 résidents en Algérie et 907.298 à l’étranger.

Nombre de bureaux de vote : 61.108

Nombre de centres de vote : 13.236

Nombre d’agents mobilisés : 386.422

Nombre des observateurs bénévoles : 747

Nombre total de votants : 5.636.172 dont 45.071 électeurs résidents à l’étranger

Nombre de voix exprimées : 5.023.385

Nombre de votants par « Oui » : 3.355.518, soit un taux de 66,80%

Nombre de votant par « Non » : 1.676.867, soit un taux de 33,20 %.

Nombre de bulletins nuls : 633.885

Nombre de voix en litige : 407.