C’est un des indicateurs de la mauvaise santé de l’économie algérienne. Les prix, en dinars, à l’exportation des marchandises, hydrocarbures compris, ont baissé de 28,7 % au premier semestre 2020 – par rapport à 2019 – tandis que ceux de l’importation ont affiché une hausse de 2,1% selon l’Office national des statistiques (ONS).

Ces mauvais chiffres s’expliquent en grande partie par la dépendance de l’économie algérienne aux hydrocarbures, 40% des recettes budgétaires et 92,8% des recettes extérieures, et de la chute de 30,4% des prix sur le marché international en raison des crises économique et sanitaire – liée à la Covid-19 – qui frappent le pays.

Cette chute des prix à l’exportation associées aux baisses des volumes exportées ont eu « un impact négatif sur nos recettes globales d’exportations, qui ont reculé de 35,9% », précise l’ONS. 

Ainsi sur les six premières mois de l’année 2020, les exportations algériennes ont atteint la somme de 1.365,0 milliards de DA contre 2.129,8 milliards de DA- soit un recul de 35,9% – sur la même période de 2019.

Quant à l’inflation constatée sur les importations du premier semestre, elle est due à six catégories de produits sur neuf qui constituent la structure de l’imports algérien.

Dans le détail, les augmentations les plus sensibles ont concerné les huiles graisses et cires d’origine animale et végétale (+13,9%), les produits alimentaires et animaux vivants (+7,9%), les machines et matériels de transport (+7,1%) et les boissons et tabacs (+6,6%), les articles manufacturés (+4,8%) ainsi que les articles manufacturés divers (+2%).

En outre certaines catégories de produits ont vu leur prix baisser.Il s’agit des combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes (-13,8%), des produits chimiques et produits connexes (-8,8%) et des matières brutes non comestibles, à l’exception des carburants (-7,3%).

En ce qui concerne la facture liée aux importations, elle a représenté l’équivalent de 2.128,4 milliards de DA contre 2.660,0 milliards de DA à la même période en 2019, soit un recul en valeur de 20%.

Cette conjoncture économique particulière a logiquement entrainé une aggravation du déficit commercial de l’Algérie qui est passé de –530,2 à –763,4 milliards de DA en un an, soit  une hausse de près de 44% pour les finances de l’Etat.

Ces chiffres du commerce extérieur font enfin apparaitre un moins bon taux de couverture des importations par les exportations qui dégringole de 80,1% à 64,1% entre 2019 et 2020.

Pour rappel, Abdelaziz Tebboune avait rappelé en aout, lors de la conférence nationale sur le Plan de relance pour une économie nouvelle, que les réserves de change du pays s’élevaient à 57 milliards USD.

Mansouria Fodeili