Le Président Directeur général (PDG) de la compagnie Air Algérie, Bekhouche Allache a déclaré lundi devant la Commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN) qu’il suspendait le programme de renouvellement de sa flotte en raison de l’impact financier causé sur sa société par l’épidémie de Covid-19.
Approuvé par le gouvernement en 2018, le remplacement des appareils de la compagnie nationale est « suspendu en raison des derniers développements », a expliqué M. Bekhouche aux députés.
Les propos du boss d’Air Algérie viennent ainsi atténuer – sans les contredire – les propos maladroits, dans le contexte de crise économique, de son Conseiller, Mohamed Charef, qui affirmait dimanche sur les ondes d’Alger Chaine 3 que, dans le cadre de la politique de la modernisation des appareils de la compagnie nationale, « L’Etat est là pour nous accompagner ».
Interrogé sur le manque à gagner provoqué par la suspension des vols depuis le mois de mars, le dirigeant algérien a reconnu que son entreprise accuserait pour 2020 « près de 40 milliards de dinars de pertes ». Si la crise sanitaire perdurait cela constituerait « un énorme obstacle face au développement des investissements de la compagnie », a-t-il poursuivi.
Présent à l’audition, le responsable de l’Aéroport international d’Alger, Tahar Allache, a également pointé du doigt les retombées de la Covid-19 sur l’infrastructure aéroportuaire.
« La reprise du trafic aérien se fait progressivement en attendant une amélioration de la situation sanitaire en Algérie qui permettrait de lever la suspension des vols extérieurs qui sont plus rentables pour l’aéroport », s’impatiente M.Allache.
Evoquant le nouveau Terminal de l’Aéroport d’Alger, il a rappelé que sa réalisation avait nécessité « une enveloppe de 74 milliards de DA, dont 62 milliards de DA au titre d’un crédit remboursable jusqu’en 2026 et 12 milliards de DA financés par la société ».
En attendant un retour à la normale, le PDG d’Air Algérie a accueilli avec le sourire la reprise, depuis dimanche, des vols au niveau local. Il en a profité pour préciser que sa compagnie va profiter de ce redémarrage pour « ouvrir de nouvelles dessertes vers Mechria, Tiaret et El Bayadh».
Questionné sur une possible ouverture de lignes à l’international, le chef d’entreprise s’est montré prudent arguant que ces projets nécessitaient « des études économiques profondes ».
Il a en revanche ajouté que resteront ouvertes les lignes concurrentielles « à l’instar de la France et de la Turquie ».
Abordant enfin la question des liaisons internationales au départ ou à destination du pays, M.Allache a rappelé qu’elles ne concerneraient, pour le moment, que « les rapatriements d’Algériens bloqués » en Algérie ou à l’étranger, avant de conclure : « Les vols commerciaux resteront suspendus jusqu’à nouvel ordre ».
Mansouria Fodeili