Le pistachier de l’Atlas (Pistacia Atlantica) est sur le point de faire son retour dans la wilaya de Djelfa grâce à un projet associatif visant à réintroduire cette espèce endémique des régions steppiques.
« Ce projet a été lancé en mars dernier, à la faveur d’une initiative écologique inscrite dans le cadre du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Algérie, en collaboration avec le Haut commissariat au développement de la steppe (HCDS) », a indiqué, à l’APS, Djamel Maiza, président de l’Organisation nationale des jeunes compétences scientifiques et professionnelles (ONJCS) pour l’Algérie.
L’initiative « de 10 000 arbustes » a pour objectif de réhabiliter le pistachier de l’Atlas des climats arides et semi-arides des zones steppiques et subsahariennes – au niveau du Barrage vert – et de contribuer « à l’effort de reboisement national, suite aux incendies ayant touché plusieurs forêts du pays », explique M.Maiza.
Et d’ajouter : « Ce projet se veut, également, une alternative à la problématique de l’impact des changements climatiques et de l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles.Nous avons choisi cette essence pour son intérêt écologique ».
Concrètement, le programme de plantation s’étalera des régions du versant sud de l’Atlas saharien (sud de Djelfa) à la partie méridionale de la wilaya de M’sila sur une distance de prés de 170 km de long et à une altitude de 1.300 mètres.
Selon les experts agricoles, le Pistacia Atlantica présente la particularité d’être très résistant à la sécheresse et à la salinité des sols et de servir de brise-vents. Ses feuilles sont par ailleurs utilisées pour le fourrage du bétail et ses graines consommées par les oiseaux et les animaux sauvages qui sont autant d’agents de dissémination importants.
Economiquement, la culture de la pistache pourrait permettre aux régions concernées de se développer et de diversifier leurs revenus, notamment dans l’univers du cosmétique. En effet, outre le marché que représente ce fruit comestible, sa transformation en huile offre de nombreuses vertus curative et esthétique grâce aux propriétés adoucissante et hydratante du précieux liquide. Dans certaines régions du pays, elle sert auss à agrémenter les plats, et de manière thérapeutique à traiter les maladies de peau.
Si les résultants sont concluants, le pistachier devrait s’implanter dans d’autre wilayas du pays dont la géographie et le climat sont appropriés à ce type de culture.
C’est en tous cas le souhait de M.Maiza qui entend organiser des campagnes de sensibilisation pour cette « essence endémique menacée de disparition et n’ayant pas bénéficié de l’intérêt qu’elle mérite ».
Pour rappel, le pistachier de l’Atlas est un arbre à feuillage caduc de la famille des Anacardiacées. Il peut atteindre 15 m de hauteur avec un tronc de plus de 60 centimètres de diamètre. Sa croissance est très lente mais il a l’avantage de vivre jusqu’à 400 ans.
Mansouria Fodeili