Quelque 6.258 oiseaux migrateurs ont été recensés par les ornithologues dans la zone humide classée du lac de Sebkhat El-Maleh (wilaya déléguée d’El-Menea) a indiqué mardi la Conservation des forêts de la wilaya.

Profitant de la « halte » effectuée par les sujets avifaunes dans la Sebkhat El Maleh, axe entre l’Europe et l’Afrique, le traditionnel recensement des oiseaux migrateurs – du 15 au 31 janvier – a été opéré par le Réseau national des observateurs ornithologues algériens (R.N.O.O.A) de la région Sud-Est II, a déclaré à l’APS le chef du bureau de la protection de la flore et faune, M. Abdelwahab Chedad.

Conformément au protocole de Wetlands – méthodologie international reconnue – le comptage a ainsi permis de répertorier une trentaine espèces d’oiseaux d’eau, pour la plupart, dont certaines sont « menacées d’extinction (sarcelle marbrée, fuligule milouin) », précise le scientifique.

Et de poursuivre : « Ces sujets avifaunes ont été observés sur l’ensemble du site de la Sebkhat El-Maleh qui s’étend sur 18.947 hectares, dont 1.600 hectares de plan d’eau et une périphérie végétale ».

Si les oiseaux migrateurs continuent de privilégier le Sud-est algérien pour leur repos, leur nombre a en revanche sensiblement diminué sur un an en passant de 8360 volatiles recensés à 6.258 cette année, soit une baisse de 25%. 

Un net recul dû en partie à l’urbanisation et à la végétation agricole adjacente mais surtout à « la rareté de la pluie et à la sècheresse constatée cette année dans la région d’El-Menea et induite par le changement climatique », déplore M. Chedad.

« Cette zone aquatique revêt une grande importance et constitue un baromètre pour la biodiversité locale », prévient le responsable du R.N.O.O.A. 

La préservation du site est donc devenue urgente pour que les milliers d’oiseaux, explique l’ornithologue, puissent « échapper à l’hiver rigoureux qui règne dans l’hémisphère Nord » et profiter du climat doux qui règne à El-Menea « pour renouveler leur plumage avant la saison de reproduction ».

Classée site Ramsar depuis 2004 – convention relative aux zones humides d’importance internationale -, la zone humide Sebkhat El Maleh abrite une faune et une flore exceptionnelles d’oiseaux migrateurs et d’insectes ainsi qu’une végétation luxuriante qui constituent, conclut M.Chedad, « un parfait pied-à-terre pour ces sujets avifaunes migrateurs variés dont une partie est inscrite sur la liste de l’Union international pour la conservation de la nature (UICN) des oiseaux menacés ». 

Amale Hoummati