Le premier salon du safran se déroulera du 1er au 3 avril 2021 au niveau de la pépinière Minbar Al Hadaïk à Es-Senia (Oran), a indiqué mercredi l’association des producteurs de safran (APS).

Co-organisée par l’APS et l’association de promotion de la femme Yed fil yed, en partenariat avec la direction des services agricoles et la chambre de l’agriculture de la wilaya d’Oran, l’événement verra la participation de quelque 28 wilayas productrices de safran. 

Un fort contingent de femmes

Pour cette première édition, un fort contingent de femmes est aussi attendu du coté d’Oran. « Ce salon mettra à l’honneur le travail de la femme rurale versée dans ce créneau ne nécessitant pas un investissement important », s’est félicité auprès de l’APS, Mme Baba Ahmed, la présidente de Yed fil Yed.

Communément appelé or rouge, la récolte du safran obéit à un long processus qui requiert minutie et forte main d’oeuvre.Concrètement, les bulbes de crocos sont plantés à la mi-aout. Puis vient, début novembre, le temps de la cueillette des fleurs, à la main et une à une, avant que les stigmates soient séchés puis commercialisés.

A titre d’exemple, la production de 500 grammes de safran nécessite de recueillir 120 000 fleurs. 

Malgré les contraintes liées à l’exploitation du safran, le jeu en vaut pourtant la chandelle. « C’est un produit de haute qualité, en raison du compost naturel utilisé dans sa semence. Cette épice la plus chère au monde est très demandée par les établissements hôteliers et de restauration », explique la responsable de Yed fil Yed.

Khenchela se positionne sur le safran

Avec un prix du gramme compris entre 4500 et 6000 dinars, la culture du safran connait ces dernières années un certain succès en Algérie, et particulièrement dans les Aurès.

En raison de son climat froid et sec et de ses caractéristiques pédologiques du sol, la wilaya de Khenchela – avec ses localités montagneuses de Lamsara, Chélia, Bouhmama et Tamza -, apparait ainsi comme l’une des régions les plus dynamiques dans l’exploitation de cette plante aromatique. 

Ainsi, sur la saison agricole 2018/19, la wilaya a récolté 20kg de la précieuse épice tout en générant 120 millions de dinars de chiffre d’affaires.

Un circuit de distribution inexistant

Malgré le classement du produit en catégories 1 et 2, dans la norme ISO 36-32, les problèmes de commercialisation demeurent pourtant le talon d’Achille pour le développement de la filière. 

Pour Mme Baba Ahmed, l’objectif sur le moyen et long termes est de vendre « au double niveau local et national avant de conquérir les marchés internationaux », espère-t-elle en guise de conclusion.

Mansouria Fodeili