Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables (TEER), Chems Eddine Chitour, a expliqué lundi – lors d’un échange au Centre international des conférences – le programme algérien de développement des énergies renouvelables à horizon 2030.

Ouvrant les travaux de la conférence sur la transition énergétique durable et innovante (12-13 avril) – organisée conjointement par son département et par le Programme des Nations-Unies pour le Développement en Algérie (PNUD)-, M.Chitour a indiqué que l’événement tiendrait lieu de bilan en matière de changements climatiques. Une occasion, selon lui, de faire le point « sur ce que nous savons faire et ce que nous devrons faire », a-t-il déclaré.

Le ministre a par ailleurs ajouté que cette journée permettra, à travers les différentes propositions qui émergeront, d’en finir avec « la boulimie énergétique » liée aux énergies fossiles. 

Accélérer la transition énergétique

Représentante du PNUD à Alger, Blerta Aliko a de son coté estimé que ces échanges marquaient « le début d’une coopération prometteuse » entre son organisme et l’Algérie. Elle a souhaité en outre que l’ensemble des acteurs agissent comme « une plateforme d’intelligence collective », et formulent des recommandations concrètes « en vue d’accélérer la transition énergétique ».

Pour ce faire, la responsable onusienne a préconisé l’adoption de modèles économiques « moins dépendants des énergies fossiles » afin, dit-elle, de « préserver les grands équilibres biologiques de la planète pour le bien des générations futures ».

Un pôle hydrogène pour l’Algérie

Dans sa volonté de faire bouger les lignes, le ministre de la TEER a également annoncé la tenue le 19 avril d’une journée dédiée à l’hydrogène vert.

Une rencontre qualifiée de « très importante », et qui sera le prélude à la création du « pôle hydrogène pour l’Algérie », a-t-il rappelé. 

A travers cette initiative, le plus grand pays d’Afrique aspire ainsi « à entrer dans la révolution de l’hydrogène vert », s’est-il félicité.

« Il sera question de définir la stratégie de l’Algérie dans le domaine de l’hydrogène » a complété M.Chitour avant d’expliquer que cette démarche « sera suivie par une demande qui sera formulée au gouvernement en matière de financement »

Les Nations Unies « qui travaillent à l’atténuation des changements climatiques », a précisé le ministre, seront sollicitées pour mettre la main à la poche.  

L’Europe comme débouché

Se projetant sur l’avenir, le Professeur a aussi martelé que son projet était de préparer le tarissement des ressources en hydrocarbures tout en comblant les besoins futurs européens – estimés à 80 000 Giga Watts – en hydrogène. 

« L’hydrogène sera le gaz naturel à partir de 2030. Pendant longtemps l’Algérie a accompagné l’Europe avec le gaz naturel, maintenant nous allons l’accompagner avec l’hydrogène », a-t-il insisté.

Et de conclure : « Il y a une révolution à entreprendre. L’Algérie devra être en phase avec la réalité et ne plus être dépassée par les évènements ».

Mansouria Fodeili