Le président de l’Association des céramistes algériens (ACA), Mohamed-Moncef Bouderba a plaidé dimanche sur les ondes de la radio chaine 3 pour la mise en place d’un fonds de compensation pour les entreprises du secteur impactées par l’épidémie de Covid 19.
Invité de la rédaction de la radio algérienne, M.Bouderba a estimé que toutes les secteurs d’activité n’étaient pas logés à la même enseigne durant cette crise épidémiologique du Coronavirus.
Certains y tirant leur épingle du jeu quand d’autres tirent la langue. « La pandémie de Covid 19 a fouété certains secteurs notamment l’industrie pharmaceutique qui a fait un bond important sur le plan des investissements. Le secteur des hydrocarbures également profite d’une embellie des prix du pétrole », constate le président de l’ACA.
Pertes de 60% du chiffre d’affaires chez les céramistes
En revanche en ce qui concerne l’activité de son secteur, le chef d’entreprise déplore une perte de « 60% du chiffre d’affaires durant la crise sanitaire » en raison du bâtiment qui a « cruellement souffert de cette pandémie pour des raisons techniques », explique-t-il.
Et d’ajouter : « On ne pouvait pas transporter la marchandise. Nos employés n’avaient pas accès à nos unités de production… Nous avons été pénalisés sur le plan pratique ».
Pour tenter de ne pas sombrer davantage, M Bouderba appelle les pouvoirs publics à soutenir le secteur du BTPH : « Ce qui nous préoccupe actuellement, c’est la relance de l’habitat social et promotionnel. Le logement promotionnel a continué à fonctionner durant la crise sanitaire. C’est d’ailleurs ce qui nous a permis de rester en vie, mais il faut que le gouvernement relance les grands projets de logements initiés en 2018 et 2019 ».
La loi de finances complémentaires comme bouée de sauvetage
Pour ce faire, le leader de l’organisation patronale mise beaucoup sur le projet de loi de finances complémentaire de 2021 (PLFC) qui a été débattu la semaine dernière par le gouvernement.
Il milite ainsi pour l’instauration « d’un fonds de compensation » qui viendrait combler le déficit des entreprises « lourdement frappées sur les plans financier, social et des investissements », précise-t-il.
Partisan de négociations entre le patronat, les syndicats et le gouvernement, pour « défendre les intérêts de tous les protagonistes », il souhaiterait par ailleurs que la PLFC mette l’accent sur les investissements productifs plutôt que sur le budget de fonctionnement.
« Ça aurait été un message fort de nos gouvernants, d’abord de rupture avec les anciennes méthodes, mais en même temps, un signal pour dire que l’Algérie se dirige vers plus d’efficacité économique », explique-t-il.
Le dirigeant de l’ACA a en outre fustigé les arbitrages politiques qui offrent « des avantages aux startups et aux énergies renouvelables » sans trop se soucier « des secteurs qui exportent et qui offrent de bons résultats sur investissement ».
Citant le Moyen-Orient comme débouché potentiel, le chef d’entreprise estime, en guise de conclusion, que la céramique algérienne peut viser les « 500 ou 600 millions de dollars d’exportations d’ici la fin 2021 ».
Mansouria Fodeili