Des experts algériens suggèrent à l’Algérie, à l’instar des pays OPEP et non OPEP, de renforcer ses investissements pétroliers afin d’augmenter sa capacité de production en hydrocarbures.
La 19ème réunion ministérielle de l’alliance de l’OPEP a amené certains économistes algériens à conclure que l’Algérie devait augmenter ses investissements et sa capacité de production. Mustapha Mekidèche justifie ainsi ce point de vue par l’accord des pays pétroliers qu’il qualifie de « fragile ».
Le quota de l’Algérie fixé à 1,057 millions de barils jour
Concrètement, les Emirats Arabes Unis, le Koweït, l’Irak, l’Arabie Saoudite et la Russie pourront rehausser leur production de référence, car « ne représentant pas leurs capacités réelles », tandis que l’Algérie restera stable à 1,057 million de barils jour (MBJ), avec seulement 10 000 barils jour supplémentaires.
Pour qu’Alger tire son épingle du jeu, l’expert milite pour une politique pétrolière « plus efficiente » basée sur l’augmentation des capacités de production, la consolidation des investissements étrangers et les énergies renouvelables.
« Aller vers le développement des énergies renouvelables n’est pas en contradiction avec la consolidation des capacités de production des hydrocarbures. Ils restent une source capitale dans la réalisation de la sécurité énergétique et un facteur déterminant pour les politiques économiques des pays », précise-t-il.
Une limitation de l’investissement dans les hydrocarbures africains risquerait même à terme d’entrainer « un déséquilibre et un déficit conséquents dans la couverture de la demande mondiale », prédit M.Mekidèche.
Des Etats membres qui défendent leurs intérêts
Pour Slimane Nacer les travaux de l’OPEP ont été dominés par la « défense des intérêts individuels ». Avec l’absorption progressive – d’ici septembre 2022 – du volume de réduction volontaire de 5,8 MBJ, l’économiste explique que certains pays saisiront cette opportunité « pour augmenter leur part de marché ».
« L’Algérie devrait renforcer ses capacités de production avec la mise en application intégrale de la loi sur les hydrocarbures pour capter les investisseurs étrangers vers l’exploration et l’exploitation », martèle-t-il.
Cette stratégie renforcerait, selon lui, la production algérienne qui a été handicapée par la crise sanitaire et le retard dans l’application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures.
Rappelant que les membres de l’OPEP contrôlent la moitié de la production mondiale – plus de 45 MBJ -, M. Nacer espère que l’alliance participera à un plus grand équilibre du marché avec l’augmentation de ses quotas.
Il a toutefois mise en garde sur un possible opportunisme des producteurs américains de gaz de schistes. Ces derniers pourraient ainsi profiter d’une appréciation des cours mondiaux « pour accélérer leur production », a-t-il conclu.
Mansouria Fodeili