Son Excellence l'ambassadeur d'Algérie à Paris Mohamed-Antar-Daoud

L’Algérie par la voix de son ambassadeur de France à Paris, M.Mohamed-Antar Daoud, a décidé de porter plainte pour diffamation contre l’association Reporters sans frontières (RSF).

L’action en justice de la représentation algérienne en France fait suite à un communiqué diffusé le 19 juillet sur le site internet de RSF et qui déclarait que l’Algérie utilisait le logiciel israélien Pegasus pour s’adonner à de l’espionnage.

« Outre leur caractère diffamatoire et mensonger, ces allégations inadmissibles relèvent de la manipulation de RSF connue pour son acharnement vis-à-vis de l’Algérie », indique l’ambassade d’Algérie à Paris.

RSF accuse puis reconnait son erreur

Dans son texte, l’ONG française avait soutenu que « l’Algérie figure parmi les pays en possession du logiciel Pegasus » et que le pays « l’utiliserait pour espionner d’autres parties ». 

Quelques jours plus tard, l’association de défense des journalistes s’est rétractée en reconnaissant s’être trompée : « Dans un premier temps, nous avons fait figurer l’Algérie dans la liste des pays clients de NSO. Cette erreur, que nous regrettons, a été corrigée ». 

«L’Algérie affirme qu’elle ne dispose aucunement de ce logiciel et n’a jamais eu à l’utiliser, ni à traiter ou à collaborer, de quelque manière que ce soit avec les parties détenant cette technologie à des fins d’espionnage visant à porter atteinte à l’honneur et à la réputation de pays respectueux de la légalité internationale », rappelle le service de communication de l’ambassadeur Daoud.

Face à la polémique naissante, le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire a tenté de minimiser sa bourde en accusant Alger d’exploiter l’affaire. « L’Algérie monte en épingle une petite et regrettable erreur pour se faire passer pour une victime de machination, ce qui n’a pas de sens », a déploré le journaliste.

Et d’ajouter :  « C’est une surréaction de la part d’un régime habitué à la surenchère et aux excès.Il n’y avait vraiment pas d’intention de malveillance et il n’y a certainement pas de manipulation vis-à-vis de l’Algérie, il n’y a pas d’acharnement ».

Des relations tendues en Alger et RSF

Les relations entre Alger et l’association française sont marquées, depuis plusieurs années, du sceau de la défiance.  

RSF reproche au plus grand pays d’Afrique d’avoir adopté, depuis l’émergence du Hirak, « des lois liberticides aux contours flous visant à verrouiller encore plus la liberté de l’information ». 

De son coté, le ministre algérien de la Communication Ammar Belhimmer avait pointé du doigt l’ONG, en avril 2020, en la qualifiant « d’élément de la chaine d’expression du soft power français à travers le monde ». 

Cette escarmouche entre les deux parties intervient dans un contexte de tensions internationales où le Maroc est accusé d’avoir utilisé le logiciel israélien Pegasus pour espionner ses opposants ainsi que certains pays dont la France et l’Algérie. 

Mansouria Fodeili