Ramtane Lamamra nouveau ministre algérien des Affaires étrangères

L’Algérie a manifesté jeudi sa « profonde préoccupation » à la suite des révélations d’Organisation non gouvernementales (ONG) selon lesquelles le Maroc se serait livré, via le logiciel israélien Pegasus, à des écoutes de « responsables et citoyens algériens », indique dans un communiqué son ministère des Affaires étrangères (MAE). 

« L’Algérie exprime sa profonde préoccupation suite aux révélations (…) faisant état de l’utilisation à large échelle par les autorités de certains pays, et tout particulièrement par le Royaume du Maroc, d’un logiciel d’espionnage dénommé Pegasus contre des responsables et citoyens algériens », écrit le MAE.

« L’Algérie condamne vigoureusement cette inadmissible atteinte systématique aux droits de l’Homme et libertés fondamentales qui constitue également une violation flagrante des principes et normes régissant les relations internationales », poursuit la chancellerie algérienne qui dénonce, par ailleurs, une « pratique illégale, malvenue et dangereuse ».

6000 téléphones algériens espionnés

Révélée par une enquête du consortium Forbidden Stories et d’Amnesty International, des milliers de numéros de téléphone algériens – 6000 environ dont certains utilisés par de hauts responsables politique et militaire – ont été répertoriés comme cibles potentielles du logiciel Pegasus, rapporte le quotidien El Watan.

Ces révélations ont suscité surprise et indignation en Algérie, notamment sur la toile.

« Etant directement concernée par ces attaques, l’Algérie se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte et se tient prête à participer à tout effort international destiné à établir collectivement les faits et à faire la lumière sur la matérialité et l’ampleur de ces crimes qui menacent la paix et la sécurité internationales, ainsi que la sécurité humaine », avertit le ministère.

Et d’ajouter :  « Toute impunité constituerait un précédent extrêmement dommageable à la conduite de relations amicales et de coopération entre les Etats conformément au droit international ».

Alger ouvre une enquête préliminaire

Coté justice algérienne, le parquet général d’Alger a d’ores et déjà ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire « diligentée par les services de police judiciaire spécialisés en matière de répression d’infractions liées à la cybercriminalité et aux technologies de l’information », indique l’agence officielle APS.

De son coté, le Maroc a aussi décidé d’attaquer en diffamation Amnesty et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris.

Ce scandale intervient dans un contexte où les relations entre l’Algérie et le Maroc sont de plus en plus tendues. 

Mansouria Fodeili