Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a pris part, jeudi au Caire, au travaux de la session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe – au niveau ministériel – dédiée à l’examen de nombre de questions politiques d’actualité dans le monde arabe, a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères (MAE).
Dans son allocution devant ses homologues des Affaires étrangères, M Lamamra s’est alerté « des crises que traversent plusieurs pays arabes », qualifiant ainsi l’époque de « plus dangereuse et la plus difficile de l’histoire contemporaine du monde arabe ».
Une dangereuse alliance entre le Maroc et Israel
Citant implicitement le Maroc et son rapprochement avec Israel, le diplomate algérien a dénoncé l’attitude de certains pays « ayant tendance à s’allier avec l’ennemi historique en vue de porter préjudice au voisin ».
« Une analyse de la situation nous fait comprendre que certains cherchent à s’attribuer des rôles influents dans la structure de l’ordre régional et international en établissant des alliances dangereuses dans l’unique but de réaliser des acquis immédiats au détriment des nobles objectifs du système de l’action arabe commune », a poursuivi le ministre.
Et d’enfoncer le clou : « Si ce constat se fait manifestement et à proximité des frontières communes, nous pouvons imaginer ce qui se trame dans les coulisses ».
Un monde arabe post-Covid 19 fragilisé ?
Elargissant le spectre de la menace, le responsable algérien a en outre laissé entendre que les comportements de certaines monarchies arabes « ne font que nourrir les tensions dans la région », en impactant « le traitement de la cause fondamentale de la nation arabe, à savoir la cause palestinienne ».
Après s’être inquiété des alliances contre-nature, M Lamamra s’est également dit préoccupé par l’avenir des nations arabes dans un monde post-Covid 19 : « Les derniers développements ayant surgi durant la lutte contre la pandémie présagent l’apparition d’un nouvel ordre mondial qui exclura les pays arabes. ».
Pour éviter que ce dessein ne se réalise, il a suggéré des « réformes sur l’action arabe commune » tout en rappelant « la disposition et l’attachement de l’Algérie » à une telle mutation.
Le chef de la diplomatie algérienne a conclu son propos par une note optimiste en se félicitant des « développements positifs du processus politique de résolution de la crise libyenne ».
Mansouria Fodeili