L’Algérie pourrait miser sur le développement d’une industrie du bois, qui apporterait également une source d’énergie supplémentaire, selon les conclusions d’une journée d’études du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) qui a réuni mardi experts nationaux et internationaux.
Ouvrant les débats du colloque du CNESE, Amar Leulmi, chargé d’études et de synthèse de l’organisme public, a appelé l’Algérie à se lancer dans « de nouvelles politiques forestières territorialisées ». L’objectif étant, selon lui, de créer « des chaines de valeur » telles que « le développement de l’écotourisme et des activités récréatives et de la filière bois-énergie comme source alternative ».
Pour parvenir à une industrie forestière digne de ce nom (liège, plantes aromatiques et médicinales….), l’expert a ainsi rappelé que ce projet nécessitait l’implication « des centres de recherche ».
Invité à participer aux débats, le conseiller de l’Agence allemande de coopération internationale pour le développement (GIZ), Ludwig Liagre, a quant à lui suggéré l’idée de « partenariats avec les opérateurs privés ».
Pour étayer son propos, le spécialiste en économie de l’environnement a mentionné l’exemple du Costa Rica. Le pays d’Amérique centrale a ainsi signé des conventions de cinq ans pour protéger son patrimoine forestier en mettant en place « des incitations pour le reboisement, l’agroforesterie et la régénération naturelle des forêts » a-t-il expliqué.
Et d’ajouter : « les responsables doivent favoriser le recours au financement local, notamment de la part d’investisseurs privés orientés vers le secteur forestier pour booster la productivité ».
Allant dans le même sens, l’auditeur et conseil en gestion de risques, Jean Pierre Deutch, a estimé de son coté que les partenariats publics-privés (PPP) pourraient augmenter la productivité des forêts, à condition a-t-il précisé, de développer « des politiques d’incitation faisant de la forêt un investissement rentable ».
Organisateur de l’événement, le président du CNESE, Rédha Tir, a conclu en annonçant que son institution allait proposer une révision du droit administratif « en visant la correction et la modernisation des textes relatifs au domaine national ». Une réforme qui permettre, d’après lui, un accès « flexible » à la gestion du foncier.
Amale Hoummati