La comédienne algérienne Keltoum s’est éteinte, à Alger, le 11 novembre à l’âge de 95 ans. 

Née le 4 avril 1936 à Blida, Aicha Adjouri, de son vrai nom, fut une des figures du cinéma et du théâtre. Attirée très jeune par la danse et le théâtre, la doyenne des actrices algériennes n’hésitait pas à échapper à sa cellule familiale pour aller voir les acteurs et danseurs ambulants. En dépit des réticences de ses parents, elle rejoint dès 1935 la troupe de Mahieddine Bachtarzi qui la découvre dans la ville des roses. 

Son talent de danseuse et de comédienne fait merveille lors de tournées en France, en Belgique et au Maroc. Par la suite, Keltoum participera à la création de nombreuses pièces de théâtre au coté de son mentor, de Rachid Ksentini ou d’Habib Reda.

A partir de 1947, elle deviendra l’une des pensionnaires de l’Opéra d’Alger où ses nombreux spectacles en langue arabe assureront sa notoriété auprès du public lors de diffusions radiophoniques.

Forte de son succès, le cinéma lui tend les bras. Elle y débute dans la Septième Porte Svoboda (1946) avant d’être révélé en 1966 dans le Vent des Aurès de Mohamed Lakhdar-Hamina et d’enchainer avec le même réalisateur dans Hassan Terro (1968). 

Durant la guerre de libération – en 1956 -, elle cessera ses activités pour les reprendre en 1963 après l’indépendance de l’Algérie.

Poussée à la retraite en 1989, elle remontera une dernière fois sur les planches – en 1991 -dans la pièce Les Concierges (El Bouwaboune) au coté de l’immense Rouiched.  

Au cours de sa carrière, Keltoum aura joué dans plus de 70 pièces de théâtre et dans au moins 20 films.Elle fut également l’auteure de 5 disques qu’elle enregistra avant 1962.