Emmanuel MAcron

Le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, Ramtane Lamamra s’est félicité mercredi des déclarations de l’Elysée « manifestant du respect » pour son pays alors que les rapports entre Paris et Alger sont assez tendus depuis plusieurs mois. Le diplomate algérien a par ailleurs fait savoir que l’Algérie participerait ce vendredi à une conférence internationale sur la Libye.

Selon la présidence française, Emmanuel Macron a regretté mardi « les polémiques et les malentendus » avec l’Algérie et assure avoir « le plus grand respect pour la nation algérienne » et « son histoire ».

Le locataire de l’Elysée avait provoqué l’ire d’Alger suite aux propos, rapportés le 2 octobre par le journal Le Monde, reprochant au système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » en servant à son peuple une « histoire officielle » qui « ne s’appuie pas sur des vérités ». D’après le quotidien parisien, le président français s’était également interrogé sur l’existence d’une nation algérienne avant le début  colonisation française en 1830.

« Le président Macron a le plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l’Algérie », a indiqué mardi le palais présidentiel avant de souhaiter que la relation bilatérale se développe « au bénéfice des populations algérienne et française mais également pour répondre aux grands défis régionaux, à commencer par la Libye ».

Selon la cellule communication de l’Elysée, Abdelmadjid Tebboune a été invité à Paris à la conférence qui vise à préparer l’élection présidentielle, prévue le 24 décembre prochain, en Libye.

« Contrairement aux déclarations à l’origine de la crise, celles (faites mardi par l’Elysée) sont raisonnables et comportent des idées montrant du respect pour l’Algérie, son histoire, son passé, son présent et aussi pour la souveraineté algérienne », s’est réjoui M. Lamamra dans un point presse. Il en a profité pour annoncer que «l’Algérie prendra part à la conférence » internationale sur la Libye avant de préciser : « mais pas au niveau du président de la république ». 

« Les conditions ne sont pas réunies pour qu’il participe personnellement à cette conférence, en dépit de son attachement au rôle actif de l’Algérie aux côtés des frères libyens ainsi qu’au règlement pacifique et démocratique escompté de la question libyenne », a-t-il ajouté à l’issue d’une rencontre lundi avec les chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes.

D’après les médias locaux, c’est le chef de la diplomatie algérienne qui devrait représenter son pays à la conférence. Il s’agirait du premier déplacement à Paris d’un responsable algérien de ce rang depuis le rappel, le 3 octobre dernier. de l’ambassadeur à Paris.

Dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel M. Tebboune a prévenu samedi qu’il ne ferait pas « le premier pas » accusant Emmanuel Macron de rouvrir « un vieux conflit de manière totalement inutile ».

« Pourquoi a-t-il dit ça? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques », a conclu le président algérien. 

Mansouria Fodeili