Djamel Belmadi sur le terrain

Djamel Belmadi a tenu une conférence de presse mardi après la qualification, pour les barrages à la Coupe du monde FIFA Qatar 2022, de l’Algérie face au Burkina Faso (2-2). Le coach des Verts est particulièrement revenu sur la dimension psychologique qui a entouré la rencontre. Morceaux choisis :

Le contexte du match Algérie-Burkina Faso

« Psychologiquement, la situation était un peu délicate. Un match nul était suffisant pour nous qualifier. Il y avait un peu de panique et de peur d’encaisser un but. Il est difficile d’aborder ces rencontres de manière sereine, surtout contre un adversaire qui n’avait pas grand chose à perdre. On a fait un parcours quasiment sans faute et on se dit que sur une action on peut sortir de cette course. Peu importe la préparation psychologique et ce qu’on a pu dire aux joueurs, cela pèse ».

L’enjeu lié à la qualification

« L’enjeu a primé sur le match en lui-même. Les deux buts (ndlr, du Burkina) sont venus sur des balles dans la profondeur. Benlamri et Mandi savent lire ce genre de trajectoire. On n’encaisse pas ce type de but généralement. Ce qui prouve une certaine fébrilité mentale due à l’enjeu qui nous a fait déjouer dans la manière d’aborder cette rencontre. Ensuite, si on regarde les situations qu’on a en premier mi-temps, cela me fait penser au match aller. Si Riyad met le but du 2 à 0 cela prend une autre tournure.Il y a eu aussi des opportunités d’avant-dernière passe mal faites à cause de la précipitation, du déchet technique inhabituel. Le terrain était aussi très gras en raison de la pluie. Cela peut être dû à cela ». 

L’aspect mental

« C’est inévitable de penser que sur un match, on peut sortir de cette qualification de Coupe du monde en phase de groupe. On se dit que tout ce travail qui a été fait depuis 3 ans peut être réduit à néant. Cela passe par la tête. Ce n’est pas de la pression mais de la réflexion profonde. Le plus important, c’était de montrer aux joueurs une sérénité qui existait ». 

La qualification pour les barrages

« La grosse satisfaction, c’est la qualification.L’objectif est atteint ».

L’importance des rencontres difficiles

« Si on veut aller au Mondial, il ne faut pas battre que Djibouti. Il faut tomber sur les gros morceaux et jouer de différentes manières. Le footballeur ne fonctionne pas qu’avec ses qualités physique, technique ou son expérience mais beaucoup avec la maitrise de l’événement et le cerveau. J’ai des joueurs qui, sur certains matchs, ont du mal à donner la plénitude de leur capacité parce que l’événement est lourd.La peur les fait déjouer. On a tous eu des doutes mais j’apprécie quand il y a une confrontation difficile.J’ai vu la satisfaction des joueurs après. Ce que les joueurs ont vécu ce soir va certainement leur servir pour le futur et pour la CAN ». 

L’organisation tactique de l’Algérie

« Quand on a 4-5 regroupements par an, le plus difficile est de trouver des automatismes.Quand on récupère les joueurs on a deux bonnes séances. Cela réduit la possibilité de mettre en place beaucoup d’options tactiques.Il faut vite trouver une assise, un cadre où les joueurs peuvent s’exprimer de la meilleure des manières.On était sur un milieu flexible avec une pointe basse et deux relayeurs. En fonction de l’adversaire, on pouvait passer à deux au milieu avec un numéro 10. Sur certains matchs, on avait l’optique de jouer avec deux attaquants en mettant beaucoup de pression. Cela a fonctionné la plupart du temps. Aujourd’hui, l’idée était d’aller mettre beaucoup de pression sur une équipe qui sort remarquablement bien le ballon.On voulait récupérer le ballon haut, leur poser des problèmes, marquer des buts.Dans tous les systèmes, il y a des avantages et des inconvénients. Si la synchronisation dans le pressing n’est pas bien faite, on peut se retrouver en difficulté. C’est comme cela qu’ils ont marqué le premier but avec Sangaré qui rentre et qui donne le ballon à Sanogo dans la profondeur. A la mi-temps, on a décidé de rectifier cela en repartant sur un système qu’on connait bien avec une sentinelle et deux numéro 8 pour maitriser Sangaré. Ce qui est important, c’est la capacité d’adaptation en partant avec un schéma de jeu ». 

Les axes d’amélioration

« On a beaucoup de choses à parfaire pour s’approcher de l’excellence. Chaque match a son enseignement. Il faut tuer le match quand on a ces situations.Il y a eu quelques errements tactiques. Il faut être beaucoup plus sereins avec les ballons dans la profondeur qu’on doit contrôler parce qu’il y a beaucoup de jeu direct en Afrique ». 

La Can 2021

« On a envie de garder notre titre. Cela ne va pas être évident car on est attendus. On va la jouer à fond ». 

Karim Ait Yahia