Stress hydrique observée en Algérie

Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a indiqué jeudi que ses services procéderont au recensement des puits exploités sans autorisation par des agriculteurs à des fins de régularisation.

Interrogé par l’Assemblée populaire nationale (APN) – lors d’une séance plénière – sur la possible de régulariser les agriculteurs qui exploitent des puits sans autorisation, M Hasni a déclaré qu’« il n’existe pas de base juridique pour une telle régularisation » mais qu’en raison des demandes « insistantes » des agriculteurs, « il sera procédé à un recensement de ces puits exploités pour examiner chaque cas avec les services de wilaya en vue de trouver des solutions », a-t-il promis.

En ce qui concerne les agriculteurs souhaitant obtenir des autorisations de forage et d’exploitation des eaux souterraines, le ministre a indiqué un prochain « allègement des démarches » pour l’obtention du précieux sésame. 

A une question sur les nombreux agriculteurs qui ont hérité de terres de leurs aïeux, sans avoir officiellement enregistré leur filiation, et qui souhaitent eux aussi accéder au forage de puits ou aux eaux souterraines, il a répondu que les terres en question « relèvent d’un décret exécutif selon lequel ils doivent présenter un document des services de la commune ou des services agricoles habilités attestant leur exploitation effective ». 

Le ministre des Ressources en eau a également rappelé que le stress hydrique a incité le gouvernement à proposer aux exploitants agricoles d’utiliser les « eaux de barrages et de retenue » , et à octroyer « des autorisations pour l’exploitation des eaux souterraines » afin qu’ils contribuent au « développement de la l’économie nationale et la réalisation de la sécurité alimentaire », a-t-il fait savoir.

S’agissant de l’approvisionnement des zones souffrant du manque d’eau, à partir de régions abondamment pourvues en or bleu, M Hasni a annoncé qu’une étude était en cours d’élaboration « pour réaliser d’importants transferts d’eau » des nappes aquifères souterraines de Ghardaia vers Djelfa et M’sila.

Dans le même ordre d’idée, il a précisé que les services de son ministère réfléchissent à la possibilité, dans le cadre des futurs programmes de développement, « d’inclure certaines communes situées à la frontière de Ghardaïa pour les approvisionner en eau ».

Au cours de son audition, le ministre s’est en outre félicité que les opérations d’approvisionnement en eau potable, qui étaient du ressort des services locaux, soient désormais – dans la plupart des communes – de la responsabilité de l’Algérienne des eaux (ADE).

Une réorganisation qui, espère-t-il, devrait « réduire la perturbation de la distribution d’eau » dans les zones où le « manque de moyens et d’entretien des installations de stockage et de distribution » est criant.

Amale Hoummati