De retour du Sénégal où il effectuait une visite de deux jours, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, Jean-Yves Le Drian, a fait une escale, ce mercredi à Alger où il a rencontré successivement le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue, Ramtane Lamamra. Lors d’un point presse, le diplomate français a déclaré vouloir « renouer une relation de confiance » après les tensions qui sont apparues ces derniers mois entre Paris et Alger. Morceaux choisis :
« Il était important pour moi de me rendre à Alger pour une visite de travail et d’évaluation de la relation bilatérale ».
« Ce déplacement (en Algérie) a pour double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, mais aussi de regarder vers l’avenir pour travailler à la relance et à l’approfondissement de notre partenariat qui est indispensable ».
« La France et l’Algérie ont des liens profonds animés par la densité des relations humaines entre Algériens et Français, et ancrés dans une Histoire complexe ».
« J’ai exprimé le souhait de travailler à lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays. Les deux parties ont convenu de reprendre certains axes de la coopération bilatérale. Cela se traduira par la reprise d’un dialogue opérationnel entre partenaires sur les questions humaines et migratoires, et aussi par la reprise d’un dialogue opérationnel sur la lutte contre le terrorisme et par nos efforts communs pour assurer la sécurité de nos deux pays. Je souhaite que le dialogue que nous relançons aujourd’hui puisse conduire à une reprise des échanges politiques entre nos deux gouvernements en 2022 ».
« Au-delà des blessures du passé que nous devons regarder en face et au-delà des malentendus qu’il nous revient de dépasser, nous devons pouvoir regarder vers l’avenir et reprendre ensemble la voie d’une relation apaisée ».
« Je veux redire, ici, que l’Algérie est un partenaire essentiel pour la France sur le plan bilatéral, mais également sur le plan régional. Nous entendons continuer à coordonner nos initiatives diplomatiques pour favoriser le processus d’une transition politique en Libye à la suite de la Conférence de Paris à laquelle le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, avait représenté le Président Tebboune ».
« Nous avons également fait le point sur la situation au Mali où l’Algérie joue un rôle important. L’engagement de l’Algérie dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation est un élément essentiel du processus de paix au Mali ».
« Je tiens à saluer cet engagement et je forme le vœu que notre dialogue se poursuive sur ce sujet ».
« La France et l’Algérie font face ensemble à des défis majeurs dans un environnement régional et international incertain. Les deux pays doivent être en mesure de proposer des réponses opérationnelles aux défis que représente le terrorisme dans la région sahélienne, mais aussi l’émigration clandestine ainsi qu’aux enjeux de développement économique ».
« Sur tous ces sujets et parce que nos intérêts sont communs, notre concertation est primordiale et c’était le sens de ma présence aujourd’hui à Alger ».
Mansouria Fodeili