
L’Algérie quitte la Coupe d’Afrique des nations après sa défaite face à la Cote d’Ivoire (3-1) lors de la troisième journée de la phase de poule dans le groupe E. Les camarades de Riyad Mahrez se classent en dernière position avec un seul point.
Le miracle n’a pas eu lieu sur la maudite pelouse du stade Japoma de Douala. La sélection algérienne qui devait s’imposer, pour espérer se qualifier pour le prochain tour, a été dominée par une équipe ivoirienne, sérieuse et appliquée, qui était déjà assurée – au coup d’envoi – de disputer les huitièmes de finale.
Comme trente ans plus tôt, l’Algérie – qui était tenante du titre après sa victoire à domicile lors de l’édition de 1990 – quitte donc le tournoi au premier tour.
L’Algérie subit la loi de la Côte d’Ivoire
La faute aux coéquipiers de Serge Aurier qui ont confirmé qu’ils étaient les plus solides dans ce groupe E après un bilan de trois matchs sans défaite (deux succès et un nul). Cette après midi, dans la capitale économique du Cameroun les protégés de Patrice Beaumelle n’ont ainsi laissé aucune chance à leurs adversaires.
Si le Onze national a obtenu dès la deuxième minute de jeu un coup franc bien placé pour lancer idéalement leur match, l’exécution ratée de Riyad Mahrez – un manque d’application comme face à la Guinée équatoriale – n’augurait décidément rien de bon pour les Champions sortants.
Cela se vérifia quelques instants plus tard quand le latéral gauche Ghislain Konan sema, par deux fois en un court laps de temps (4’,8’), la panique dans une défense algérienne pas très rassurante
Les Verts réagiront une première fois par Said Benrahma, titularisé pour l’occasion, qui après une course intelligente à travers l’arrière garde ivoirienne reçut le ballon mais se fit contrer au dernier moment en corner (13’).
L’Algérie sera ensuite tout près de débloquer la partie suite à un corner jouer rapidement par Benrahma pour Ismael Bennacer qui vit son tir heurter le poteau de Badra Sangaré (21’).
La Côte d’Ivoire prend l’avantage
Dans le prolongement de cette chaude alerte, c’est finalement la Côte d’Ivoire quoi ouvrira le score après un jeu en triangle qui permit à Nicolas Pépé de servir en retrait Frank Kessié, laissé seul, qui ajusta d’une reprise du gauche M’Bolhi (22’). 1-0.
A la demie heure de jeu, les Ivoiriens inquièteront de nouveau le banc algérien quand le capitaine Aurier adressa un centre dans le dos des défenseurs qui ne trouva pas preneur (31’).
Sans se décourager les Fennecs tenteront de revenir dans la partie sur une longue transversale d’Aissa Mandi pour Youcef Belaili, parti dans le dos d’Odilon Kossonou, qui rata son contrôle et permit à Sangaré de récupérer le cuir (35’).
A cinq minutes de la pause, les Oranges, plus en réussite que leurs adversaires, allaient encore bénéficier des largesses de la défense des Verts. Sur un coup franc aux 30 mètres botté par Aurier, Ibrahim Sangaré, étrangement esseulé au second poteau, ne se fit pas prier pour doubler la mise de la tête (39’) avant le retour au vestiaire. 2-0.
En seconde période, le changement opéré par le sélectionneur national – avec l’entrée d’Islam Slimani à la place de Benrahma – ne bouleversa pas les plans de Beaumelle qui demanda à ses poulains d’entamer cette reprise tambour battant.
L’intenable Aurier fit d’ailleurs rapidement parler sa qualité de centre en prenant le meilleur sur Bensebaini mais, comme en première mi-temps, personne n’anticipa l’action du latéral droit de 29 ans. (49’). Dans la foulée, on retrouva l’ex-joueur du PSG qui décocha une frappe sur-puissante qui effleura les bois de M’Bolhi (50’).
Ce n’était pourtant que partie remise pour la Côte d’Ivoire puisque sur un contre rondement mené, Pépé s’ouvrit le chemin du but en trouvant le petit filet de Rais M’Bolhi (54’). 3-0.
L’Algérie marque son premier but
Bizarrement, ce coup de massue réveilla les hommes de Belmadi qui se ruèrent à l’attaque pour tenter de réduire la marque. A force de pousser, Belaili obtint un pénalty que Riyad Mahrez ne parvint pas à transformer. Comme une guigne qui poursuit l’Algérie, depuis le début du tournoi, le Citizen trouva le poteau de Sangaré qui était largement battu (60’).
Ce coup du sort n’entama pas le moral de la bande à Atal qui à force d’efforts parviendra à inscrire son premier but dans cette compétition grâce à Sofiane Bendebka. Le sociétaire du club saoudien d’Al Fateh, qui avait remplacé Bennacer à l’heure de jeu, se trouva à la réception d’un centre acrobatique de Mandi pour placer une tête victorieuse (74’). 3-1.
Galvanisés par ce petit événement, les Fennecs auraient pu faire douter davantage les Ivoiriens si la tête de Slimani n’avait pas été détournée par Sangaré (75’). Six minutes plus tard, ce fut Yacine Brahimi qui faillit surprendre directement, toujours sur coup de pied arrêté, le portier adverse qui s’employa à écarter le danger d’une belle claquette (81’).
En fin de match, par deux fois les Eléphants auront l’occasion, par Pépé (84’) et Zaha (90+2’) de tirer au but sans conséquence au tableau d’affichage.
En s’inclinant pour la deuxième fois d’affilée dans son groupe E, l’Algérie quitte la Can par la petite porte en ayant failli à sa tâche. Nul ne sait quelles traces laissera cette contre performance dans les têtes des joueurs.
Djamel Belmadi dispose d’un peu plus de deux mois pour remobiliser ses troupes. L’objectif est désormais d’aller chercher – en mars prochain – une qualification pour le Mondial qui fera oublier la désillusion camerounaise.
Mimoun Mehroug