Emmanuel MAcron

Le Président de la république Emmanuel Macron effectuera ce mercredi un geste mémoriel, portant sur la fusillade de la rue d’Isly à Alger qui fit des dizaines de morts parmi les partisans de la colonisation française, à l’attention des rapatriés d’Algérie, indique dans un communiqué l’Elysée

Le chef de l’Etat portera « une parole de reconnaissance » à l’occasion d’une rencontre à l’Elysée avec des associations de « pieds-noirs », précise la présidence de la république. 

Sans en préciser le contenu, le communiqué ajoute qu’« un des points saillants du propos du président de la république tournera autour de ce qui s’est passé le 26 mars à Alger, rue d’Isly ». 

L’événement qui eut lieu une semaine après la signature des accords d’Evian – proclamant le cessez le feu le 19 mars 62 – entraina la mort d’une cinquantaine de civils pro Algérie française qui se firent tirer dessus par l’armée coloniale en tentant de forcer le passage en direction de Bab El Oued. La fusillade fut ainsi le point de départ d’un exode massif vers la métropole. 

Cette « reconnaissance » élyséenne s’inscrit, à l’approche du 60 ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie et de l’indépendance du pays le 5 juillet 1962, dans une série d’actes mémoriels qu’Emmanuel Macron a initiés depuis l’entrée en vigueur de son quinquennat. 

Ainsi le 14 septembre 2018, le locataire de l’Elysée a admis « au nom de la république française » la responsabilité de l’armée française qui avait « torturé à mort puis exécuté » le résistant communiste Maurice Audin en 1957. 

Le 3 mars 2021, le chef de l’Etat reconnaissait également que l’avocat et militant nationaliste Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné » – le 23 mars 1957 – par les militaires français alors que la version initiale concluait à un suicide. 

Le 20 septembre 2021, Emmanuel Macron demandait « pardon » aux harkis qui furent « abandonnés » par la France. Un projet de loi, qui doit être adopté d’ici fin février, devrait ainsi officialiser ce « pardon » et  « réparer » les préjudices subis par ces supplétifs de l’armée française.

Le président de la république a aussi rendu hommage, le 17 octobre 1961, aux centaines d’Algériens victimes de la répression du préfet de police Maurice Papon en dénonçant « des crimes inexcusables pour la république ». 

« L’objectif reste le même, construire à terme une mémoire apaisée, partagée, commune à tout ce qu’ont été jusque-là les mémoires liées à la guerre d’Algérie et à la colonisation », explique la communication présidentielle. 

A noter qu’outre les représentants des associations de « pieds-noirs », des personnalités telles qu’Enrico Macias, Alexandre Arcady ou Françoise Fabian ont été conviées ce mercredi après midi à l’Elysée.

Amale Hoummati