Equipe nationale d'Algérie

Un mois après l’élimination au premier tour de l’Algérie à la Can, Djamel Belmadi a tenu dimanche une conférence de presse au Centre technique de Sidi Moussa (Alger). Le sélectionneur national a déroulé les raisons de l’échec cuisant des Fennecs, lors de dernière la Can, avant de déclarer que les deux matchs face au Cameroun (25 et 29 mars), qualificatifs pour le mondial 2022 au Qatar, sont « les plus importants » de sa vie. 

C’est un Djamel Belmadi reposé, aminci et bronzé qui s’est présenté face à la presse en fin de matinée au Centre technique de Sidi Moussa. Pendant presque deux heures, le sélectionneur national a répondu calmement, et souvent avec le sourire, aux questions des journalistes.  

Cela a commencé par un long monologue retraçant la genèse du revers des camarades de Riyad Mahrez depuis l’annonce de la date du regroupement jusqu’à la bérézina sportive camerounaise. 

Une préparation cahotique

«  Il y a une chronologie avant d’arriver aux 3 matchs. Qu’est ce qui s’est passé ? La préparation a été chaotique. Il y avait une date de rassemblement prévue le 27 décembre. On apprend le 24 décembre que l’effectif sur lequel je devais compter ne sera disponible que le 3 janvier. On comptait sur 28 joueurs, et on s’est retrouvé qu’avec 13 à Alger », a posé d’emblée le coach national. 

Il a ensuite expliqué que la remise en question de la préparation, qui « avait été réfléchie 3 à 4 mois à l’avance », l’a contraint à « bricoler pour jouer contre la Gambie » bien que la rencontre ait été finalement annulée en raison d’un grand nombre de joueurs gambiens contaminés au Coronavirus. 

Le Covid frappe la sélection

Après avoir pu disputer le second match amical face au Ghana (3-0), et s’être félicité de la victoire de ses poulains, le technicien de 45 ans a dû lui aussi enregistrer, avec surprise, une myriade de contaminations dans son propre camp : « Nous n’avons eu que 5 joueurs qui n’ont pas eu la Covid.La moitié du staff technique et de sécurité et plus de la moitié du staff administratif ont eu le Covid. Une hécatombe. On n’a jamais eu à l’entrainement l’ensemble de l’effectif moi y compris si ce n’est après être arrivé au Cameroun ».

« Tous les jours on était testés avec la peur au réveil de savoir avec quels joueurs préparer nos matchs. Il me semble qu’il y avait des équipes qui étaient imperméables au Covid alors que nous malgré toutes les mesures préventives, cela ne fonctionnait pas », s’est interrogé le Franco-Algérien. 

Des Fennecs peu performants

Puis, le natif de Champigny-sur-Marne a expliqué que cette préparation en dents de scie avait impacté négativement les performances de son équipe. « Sur les matchs vous avez pu voir qu’on a eu des insuffisances athlétique, physique. Ce sentiment de ne pas avoir eu les jambes.Aller presser, se replacer être disponible pour recevoir le ballon, c’était notre philosophie », a constaté avec amertume Belmadi. 

Aux problèmes physique et de méforme, le sélectionneur national a également pointé du doigt l’attitude de la Sierra Leone qui a mis « le bus derrière avec un bloc bas qui ne nécessite pas de dépenses physiques », alors que le jeu des Fennecs demandait au contraire de « la vitesse avec de l’animation et beaucoup de courses ». 

Malgré une large domination de l’Algérie contre les Leone Stars et la Guinée équatoriale, le Meilleur entraineur d’Afrique en 2019 –  qui a reconnu « de la nervosité sur le terrain » face au Nzalang Nacional – a déploré le « manque de lucidité » de ses protégés. 

« Sur les matchs de la Sierra Leone et de la Guinée équatoriale, le nombre de frappes cadrées, de corners, la possession de balle double, le nombre de passes réussies sont des statistiques d’une équipe qui met au moins deux buts par match. On a essayé, on a pilonné. Cela n’est pas rentré. On n’a pas été assez chirurgical. On est sortis frustrés, fâchés », a précisé l’ex-joueur du PSG avant d’admettre qu’« un petit doute s’est installé ».

Des incertitudes qui se sont d’ailleurs vérifiées après le doublé de la Cote d’Ivoire, lors du troisième et dernier match de poule. Un second but qui « nous fait très mal », s’est remémoré le boss d’El Khadra.

« Perdre, c’est un sentiment atroce et encore plus quand c’est l’équipe nationale. C’est une souffrance. J’ai aujourd’hui ce gout amer. Les joueurs ont un sentiment d’humiliation », a-t-il fait savoir.

L’obsession de la qualification pour le Mondial au Qatar

Pour tenter d’effacer cette meurtrissure, Djamel Belmadi sait qu’il lui reste encore une carte en main avec, dans quelques semaines, les qualificatifs pour le Mondial qatari. Un événement qui demeure à ses yeux « l’objectif principal » de tout un pays. 

Pour ce faire, le vainqueur de la Can 2019 entend mobiliser les énergies en tirant « le maximum » des éléments qui seront à sa disposition, et donner « aux joueurs – qui le méritent – et à notre peuple cette possibilité de vivre un grand événement », a-t-il martelé.

« Les deux matchs contre le Cameroun sont les importants de ma vie. Pour beaucoup des joueurs, c’est la dernière possibilité de jouer une Coupe du monde », a rappelé l’entraineur des Verts.

Et de promettre en guise de conclusion : « Il va falloir répondre présent d’une manière très très forte dès Japoma (stade du match aller) et sortir des choses qu’on a rarement sorties ». 

Mimoun Mehroug