© Document Mohand Zeggagh

La commémoration du soixantième anniversaire des Accords d’Evian (19 mars 1962), qui ont marqué le cessez le feu de la guerre d’Algérie, se poursuivent au Centre culturel algérien de Paris (CCA) avec l’organisation d’un débat autour de l’événement (le 17 mars) et le vernissage d’une exposition de Marc et Martin Granger (le 18 mars). 

Après avoir diffusé mercredi soir le documentaire Barberousse mes soeurs – un film témoignage de combattantes algériennes embastillées durant la guerre de libération – de Hassan Bouabdellah, le Centre culturel algérien de Paris propose ce jeudi soir un débat intitulé Les Accords d’Evian, une immense victoire.

Participeront à la rencontre, l’ancien conseiller du bureau politique du FLN (1963-1965), sociologue et écrivain, Mohand Tahar Zeggagh dit Rachid – qui fut emprisonné à l’âge de 18 ans durant 5 années (1957-1962) -, et l’historien spécialiste du colonialisme français (auteur entre autres de L’enseignement de la guerre d’Algérie en France et en Algérie , D’une rive à l’autre, Les Harkis dans la colonisation et ses suites…), Gilles Manceron

Vendredi soir, place au vernissage de l’exposition D’une Algérie à l’autre. Une mémoire en héritage, de Marc et Martin Garanger.

« Une exposition en triptyque où sous le regard et l’objectif de Martin Garanger, sont immortalisées les ultimes retrouvailles de son père Marc avec celles et ceux dont il avait fait les portraits », précise le communiqué de presse du CCA. 

« En 1960, mon père le photographe Marc Garanger avait 25 ans… il était sursitaire et espérait échapper à la Guerre en Algérie… il a fait son service militaire pendant 2 ans à Aïn Terzine. L’armée française avait ainsi créé des camps de regroupement. L’Etat français voulait donner une pièce d’identité aux gens. Mon père a reçu l’ordre de faire des portraits. Il a principalement photographié des femmes, vu que les hommes étaient soit dans le maquis, soit harkis », explique – en préambule de l’exposition – Martin Garanger.

Lauréat du prix Niepce en 1966 (prix annuel de photographie décerné depuis 1955), Marc Garanger – décédé le 27 avril 2020 – a exposé plus de 300 fois dans le monde avant de publier, à plusieurs reprises (1982,1989,2002), Femmes Algériennes, 1960.

En 2004, une commande du rédacteur en chef du journal le Monde, Sylvain Cypel, – pour commémorer le 50ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération (1er novembre 1954) – permet au photographe de retrouver en Algérie les gens et les lieux qu’il a immortalisés en 1960.De ce voyage naitra l’ouvrage (2007) : Marc Garanger, retour en Algérie.

A noter que l’exposition, en accès libre, se poursuivra jusqu’au 23 avril.

Amale Hoummati