Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a adressé samedi au peuple algérien un message à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la Mémoire, marquant l’anniversaire des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, le 8 mai 1945. Nous vous proposons ci-dessous la traduction intégrale du texte présidentiel :
« Au nom d’Allah, le Clément le Miséricordieux,
Paix et Bénédictions sur son vertueux Messager
Mesdames, messieurs,
Parmi les jours témoins de la grandeur de la lutte de la nation, revient la Journée nationale de la Mémoire marquant l’anniversaire des massacres du 8 mai 1945, dont nous commémorons le soixante-dix-septième (77) anniversaire, une date qui constitue comme chaque année une occasion précieuse, de par ses significations et la profondeur de ses connotations dans le parcours du combat du peuple algérien et dans l’histoire du Mouvement national.
Notre glorieuse histoire, source de notre fierté et inspirant les générations au fil du temps, s’illumine et s’enracine davantage dans notre esprit à chaque fois que la rancœur de ceux qui ne se sont toujours pas débarrassés de leur extrémisme et attachement chronique à la doctrine coloniale désuète et misérable, s’accentue. Ceux-là n’ont pas appris des tentatives désespérées de dissimuler les vérités de l’Histoire par l’imposture et l’oubli.
Les atrocités perpétrées à Sétif, Guelma, Kharrata et dans d’autres villes le 8 mai 1945 sont témoins de massacres hideux qui ne sauraient été oubliés… Ils resteront gravés, par leurs tragédies affreuses, dans la Mémoire nationale, mais également dans le référentiel historique dont les bases ont été jetées vaillamment par le combat de notre peuple contre l’injustice du colonialisme et en quête de la liberté et de la dignité. Un combat mené par notre peuple brave par le moyen de résistances populaires, une lutte couronnée par la Glorieuse guerre de libération déclenchée un certain premier novembre 1954.
C’est pourquoi notre attachement au dossier de l’Histoire et de la Mémoire émane de ces pages glorieuses et de la responsabilité de l’Etat envers son capital historique, étant un des fondements qui ont forgé l’identité nationale algérienne et un socle essentiel pour la construction du présent et l’anticipation de l’avenir sur les bases et les principes de l’éternel Message de Novembre.
C’est, en fait, un attachement qui s’éloigne de toute surenchère ou négociation pour préserver notre mémoire et œuvre parallèlement au traitement du dossier mémoriel et de l’Histoire en toute probité et avec objectivité dans la perspective d’établir la confiance et de jeter les bases de relations de coopération durable et fructueuse, garantissant les intérêts des deux pays dans le cadre du respect mutuel.
Mesdames, messieurs,
En ce jour mémorable, et au moment où nous nous remémorons les sacrifices consentis par le peuple lors d’une période charnière de l’histoire de la nation, la meilleure expression de loyauté à la patrie, dans un contexte de défis multiples, demeure le resserrement des rangs pour pouvoir traiter, avec l’efficacité et la célérité requises, notre situation socioéconomique.
On pourra, partant, interagir avec le monde extérieur et faire face aux tensions et fluctuations successives avec un front interne soudé en mesure de consolider la place de l’Algérie dans le contexte des nouveaux équilibres que connait le monde.
Un front interne capable de déjouer les tentatives de provocation et mettre à nu les contrevérités hostiles qui ne feront pas renoncer l’Algérie à ces grands choix et orientations stratégiques, qu’il s’agisse des démarches adoptées pour réaliser une cadence ascendante en matière de développement durable à la faveur de la mobilisation de nos capacités et la lutte contre le pillage des ressources de la nation, ou bien de la vision régissant notre politique extérieure.
Cette politique extérieure qui œuvre à la défense de nos intérêts et le recouvrement mérité de la puissance et du poids de l’Algérie, puisés de son histoire séculaire, de l’unité de son peuple, de ses capacités et ressources, et de sa volonté d’établir des relations équilibrées avec ses partenaires tant au double plan régional et international.
Il s’agit-là d’une vision appelant à faire prévaloir la voix de la Justice et à soutenir les causes justes faisant ainsi de notre pays un élément d’équilibre et de stabilité dans la région.
J’aimerais enfin, en ce 77e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, m’incliner avec vous avec déférence à la mémoire de nos glorieux chouhada et rendre hommage aux moudjahidate et moudjahidine puisse Allah leur accorder longue vie et nous assister à servir notre chère patrie et notre brave peuple par fidélité aux chouhada et au pays.
Grandeur et Gloire à nos valeureux Chouhada,
Vive l’Algérie libre et altière
Que la paix et les Bénédictions de Dieu soient sur vous ».
Amale Hoummati