Au premier jour de sa visite d’Etat en Algérie, le Président de la république française Emmanuel Macron a tenu jeudi une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune après un échange en tête entre les deux dirigeants. Dans son discours, le locataire de l’Elysée a mis l’accent sur l’avenir en associant la jeunesse des deux rives. Morceaux choisis:
« Nous avons un passé commun, il est complexe, douloureux et il a pu parfois comme empêcher de regarder l’avenir… les dialogues permanents que nous avons eus l’un et l’autre, m’ont à chaque fois conforté dans l’idée que nous vivons, je le crois, un moment unique qui, je l’espère, doit nous permettre de regarder en face ce passé avec beaucoup d’humilité, de volonté de vérité, de mémoire et d’histoire ».
« Pas de nous débarrasser de ce passé parce que c’est impossible — ce sont des vies et ce sont nos histoires — mais de faire que ce passé soit un commun et pas quelque chose qui nous empêche ».
«…je crois pouvoir ici dire que nous avons d’ores et déjà décidé qu’ensemble, nous mandaterions une commission mixte d’historiens, ouvrant nos archives et permettant de regarder l’ensemble de cette période historique… ».
« Le passé, nous ne l’avons pas choisi, nous en héritons, c’est un bloc. Il faut le regarder et le reconnaître ».
« Mais nous avons une responsabilité, c’est de construire notre avenir pour nous-mêmes et nos jeunesses. Et pour moi, c’est l’un des objectifs essentiels de ce voyage, de ces échanges et de ce que je souhaite que nous puissions conduire ensemble, pas simplement ces jours-ci, mais pour les années qui viennent ».
« Sur la question des mobilités et de la circulation, nous avons pris des décisions…et nous allons ensemble travailler pour pouvoir traiter les sujets plus sensibles de sécurité mais qui ne doivent pas empêcher de développer et déployer une mobilité choisie pour nos artistes, nos sportifs, nos entrepreneurs, nos universitaires, nos scientifiques, nos associatifs, nos responsables politiques…».
«…je souhaite que nous puissions développer ensemble, justement, un projet de création d’un incubateur de start-ups… envisager d’avoir des projets communs, d’aider l’Algérie aussi à développer des programmes de création cinématographique et de développement de studios, mais aussi de formations dans l’ensemble de ces métiers. Pourquoi ? Parce qu’il n’est d’avenir que s’il y a des récits d’avenir ».
« Le Sahel et le Mali sont évidemment dans les priorités de nos deux pays…cette visite doit être aussi l’occasion de renforcer notre coopération à cet égard aussi dans la lutte contre le terrorisme, en particulier dans le cadre de la coopération régionale ».
« Je veux voir dans ce moment et dans ce que nous avons décidé de regarder, d’affronter et de construire ensemble, une page nouvelle qui s’écrit de la relation bilatérale si indispensable pour nos deux pays, nos jeunesses, mais plus largement pour la région et le continent ».
Mansouria Fodeili