Le ministre algérien de l'Agriculture Mohamed Henni

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a annoncé jeudi la mise en place de petits et moyens silos – au niveau des points de collecte et des fermes – devant assurer le premier stockage avant leur acheminement vers les coopératives. 

S’exprimant lors de l’installation d’un groupe de travail ministériel intersectoriel regroupant l’Agriculture, l’Industrie les Ressources en eau, M. Henni a indiqué qu’il sera procédé à la « mise en place d’un programme spécial pour la réalisation de grands et moyens silos au niveau des points de collecte et des fermes de céréales ».

Ce programme permettra ainsi de constituer un « premier stockage auprès des coopératives concernées » afin de garantir, a-t-il expliqué, « la situation alimentaire du pays ».

Pour assurer cet objectif, le ministre a fait savoir que ses services ont adopté deux axes de travail autour de l’extension de la superficie d’irrigation. Le premier vise à préserver les capacités existantes en développant « de nouvelles surfaces dotées de techniques modernes d’irrigation et d’exploitation » tandis que le second privilégie « l’irrigation complémentaire ou globale dans les régions du Sud », a-t-il précisé. 

Il a en outre ajouté qu’il fallait trouver « des solutions idoines » pour l’octroi des autorisations de forage de puits tout en favorisant « l’investissement, la fabrication des équipements hydrauliques et la facilitation des agréments aux laboratoires de contrôle du matériel d’irrigation ».

M Henni s’est par ailleurs félicité que la superficie irriguée – 1,47 million d’hectares – ait connu une importante évolution avec ses « 939.200 hectares dotés de systèmes d’économie d’eau », a-t-il rappelé.

Et d’ajouter : « le secteur de l’Agriculture et du développement durable avait tracé un programme pour l’extension des superficies irriguées à l’horizon 2030 avec la possibilité d’atteindre 2.5 millions d’hectares destinées essentiellement aux récoltes stratégiques (céréales et légumineuses) ».

Intervenant lors du débat, le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a pour sa part souligné que le développement de l’irrigation agricole, avec les problèmes liés au dérèglement climatique, constitue « un défi majeur », pour la sécurité alimentaire du pays, et un élément important « dans l’organisation et la stabilité de la production agricole ».

Pour ce faire, il a égrené les principales réalisations de son secteur à savoir « la réalisation de barrages d’eau, les grands transferts d’eau, le dessalement d’eau de mer, l’utilisation des eaux usées traitées dans l’agriculture, l’allègement des procédures liées aux forages, et l’accompagnement des agriculteurs » ainsi que la généralisation « de l’utilisation des techniques modernes d’irrigation ».

 « Un total de 7,1 milliards m3 soit 70% des eaux produites, toutes utilisations confondues, a été consacré à l’utilisation agricole. Les eaux souterraines constituent 86% du volume utilisé à travers 255.000 puits alors que le volume des eaux de surface s’élève à 14% », a-t-il détaillé.

Alors que 363 millions m3 des eaux de barrages ont été destinées aux grandes surfaces, M Hasni a conclu en espérant « doubler les superficies irriguées ».

Mansouria Fodeili