L’Agence nationale des déchets (AND) et le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE) ont signé, mercredi à Alger, une convention destinée à l’exploitation du biogaz issu des déchets.
Signée au siège de l’AND, par le directeur général de l’Agence, Karim Ouamane et le commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, Noureddine Yassa, la convention a pour objectif, dans le cadre du renforcement des partenariats intersectoriels, de récupérer l’énergie provenant des déchets.
L’accord vise ainsi à « promouvoir les activités liées au secteur de la valorisation énergétique des déchets et à arrêter un plan d’action conjoint sur l’exploitation du biogaz issu des déchets organiques solides non recyclables comme carburant pour produire l’énergie dans le cadre de l’économie circulaire et du développement durable », a indiqué M Yassa.
Le partenariat porte aussi sur le développement « des études de production de l’énergie » et sur le lancement « de projets pilotes en matière de production de l’énergie à partir du biogaz au niveau des centres d’enfouissement technique (CET) », a-t-il poursuivi.
A cet effet, des sessions de formation sont programmés afin d’échanger « efficacement les expertises entre les deux instances », s’est réjoui le Commissaire.
Et d’ajouter : « L’accord ouvrira largement la voie au développement de la filière de valorisation des déchets à la faveur de la concrétisation de projets pilotes pour produire l’électricité à partir du gaz méthane issu des déchets ».
Cependant pour installer une économie du recyclage énergétique digne de ce nom, M Yassa estime qu’il faudra « combler les lacunes juridiques et réglementaires en matière de production d’électricité et d’énergie » afin d’encourager, anticipe-t-il, « l’investissement dans ce domaine ».
M. Ouamane a, quant à, lui rappelé l’importance de cette convention qui est « en cours d’élaboration depuis deux ans » et qui a pour ambition, selon lui, de récolter « des données scientifiques » susceptibles de connaitre « la capacité de cette nouvelle filière et son efficacité scientifique ».
Dans son exposé sur « La valorisation énergétique des déchets et l’état des déchets organiques », la directrice du développement de l’économie verte à l’AND, Mme Amal Asma a, pour sa part, expliqué que les déchets, qui produisent « un liquide après leur dégradation, voire des gaz vitaux qui se transforment en l’absence de l’oxygène, en gaz méthane », peuvent être utilisés « en tant que source d’énergie » tel que le « carburant pour les véhicules fonctionnant au gaz naturel (GNV)» ou être injectés « dans le réseau d’approvisionnement en gaz naturel ».
Elle a en outre insisté sur la nécessité « d’accélérer » la réalisation des projets expérimentaux d’exploitation du gaz méthane pour la production de l’électricité en raison de la production annuelle des déchets, estimée « à 11,1 millions de tonnes », mais dont les coûts sur l’environnement « dépassent annuellement les 127 milliards de dinars », s’est-elle alarmée.
« Plus de 200 centres et décharges d’enfouissement des déchets ménagers ont été réalisés durant la période 2001-2017 », a-t-elle conclu.
Amale Hoummati