L’Algérie va-t-elle réussir à prendre le virage de l’écologie? C’est le souhait émis jeudi à Alger par le ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, Chems-Eddine Chitour qui appelle le pays à identifier ses « gisements d’économie d’énergie » afin de mener à bien sa mutation écologique.
Débattant au siège de son ministère avec le mouvement associatif, le ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables (TEER) a ainsi défendu l’idée de rationaliser la consommation d’énergie. L’objectif étant, selon lui, de réduire graduellement « la forte dépendance du pays aux énergies fossiles ».
Pour appuyer sa démonstration, M.Chitour a indiqué que les secteurs de l’habitat, du tertiaire et des transports représentaient à eux trois « 80 % des énergies consommées » en Algérie. Le phénomène est d’autant plus inquiétant qui’l ne concerne pas « les secteurs producteurs », a-t-il précisé.
Il a en outre pointé du doigt la consommation excessive du citoyen algérien qui brule environ une tonne de pétrole par foyer, soit l’équivalent « de 10 millions de tonnes pour 10.000 d’habitations ».
Dans un pays qui jouit d’un ensoleillement généreux, l’une des solutions préconisées par son ministère serait l’installation de chauffe-eau solaire avec la mise en place, à horizon 2021, de « 100 000 unités » fonctionnelles.
Pour mettre un terme au gaspillage des énergies, qui « se situe entre 10 à 15 % », le Premier écolo d’Algérie propose d’y aller « à pas mesurés ». Ce changement des mentalités devra s’accompagner, selon lui, d’un travail pédagogique via « les réseaux sociaux et le mouvement associatif ».
Une campagne réussie- sachant que l’Algérien utilise 1.300 kilowatts par an pour ses besoins personnels – permettra ainsi à la population de diminuer sa facture énergétique tout en faisant « gagner au pays 40% d’énergie ».
Globalement le programme solaire envisagé par le gouvernement consisterait en la réalisation « de petites centrales de 10 à 50 mégawatts » en fonction de la demande de certains secteurs « comme l’agriculture, l’industrie et les collectivités locales », détaille Chems-Eddine Chitour.
Dans son plan, il y aussi l’introduction de « l’électrique dans les transports publics ».
En ce qui concerne le transport, le ministre des Energies renouvelables voudrait bannir de l’espace public les véhicules qui consomment trop de carburant. Ainsi, en convertissant en 2021 « 200 000 voitures au GPL », il évalue le gain pour la collectivité à « de 200 000 tonnes d’essence ».
Au delà des aspects bénéfiques pour l’environnement, ce projet soulagerait également les finances de l’Etat. « Nous importons pour environ 2 millions de tonnes de carburants pour les besoins des transports qui nous coûtent à peu près 2 milliards de dollars », déplore-t-il.
Et de poursuivre : « Nous sommes en moyenne à 7 litres consommés au 100 km en moyenne, contre 5 litres au 100 km en Europe ».
En 2030, l’Algérie devrait héberger 55 millions d’habitants. Avec l’aide de la société civile le ministre espère conclure sa transition énergétique en l’espace de « 1O ans », et offrir au peuple algérien « un niveau de vie digne ». Chiche?
Amale Hoummati