Le ministère de l’Industrie Pharmaceutique a indiqué dans un communiqué publié dimanche que les experts de l’industrie pharmaceutique ayant participé à l’atelier consacré à l’avenir de la filière, lors de la conférence sur le Plan national de relance économique et sociale du 19 aout dernier à Alger, ont émis un ensemble de recommandations pour relancer le secteur.
Présidé par le ministère de l’Industrie pharmaceutique en personne, Lotfi Benbhamad, l’atelier qui regroupait des acteurs du secteur, des universitaires et des représentants des banques a fait émerger plusieurs propositions pour la mise en place « d’un plan d’urgence » permettant aux entreprises « de surmonter les contraintes qui menacent leur pérennité », ont indiqué les promoteurs de cette initiative.
Ce plan préconise en priorité « la levée de toutes les restrictions qui entravent l’opération d’enregistrement des médicaments fabriqués localement » afin, disent-ils,« de réduire la facture d’importation des produits pharmaceutiques ».
Au niveau structurel, il a été demandé à l’Etat de soutenir l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP). « L’agence doit avoir des compétences humaines mais il faut aussi la doter de moyens matériels afin de lui permettre d’atteindre ses objectifs d’une manière rapide », insistent-ils.
Pour cela, ils proposent que l’ANPP soit placée sous la tutelle du ministère afin de « donner plus de fiabilité aux produits locaux » et de les placer « sur les marchés régionaux et internationaux ».
Le ministère de l’Energie a quant à lui été sollicité pour la délivrance de licences liées « à l’acquisition de matières sensibles et de produits chimiques dangereux ».
« Il s’agit de créer toutes les conditions pour réaliser la sécurité sanitaire et garantir la réussite de la santé publique à faire face aux urgences sanitaires, notamment les épidémies », argumentent les participants à l’atelier.
Jamais à court d’idées, les intervenants à la conférence ont par ailleurs proposé l’instauration d’un système de fixation des prix des produits pharmaceutiques. Ils en appellent ainsi la réactivation « du comité économique ». Le but étant « de garantir l’approvisionnement des citoyens en médicaments à des prix raisonnables », tout en tenant compte des coûts réels du produit pour ne pas « pénaliser les producteurs », expliquent-ils.
Le renforcement du partenariat entre les centres de recherche et les sociétés pharmaceutiques est aussi un des axes majeurs soulevés par les spécialistes de la filière. Ils souhaitent ainsi bâtir une industrie qui favorise « la diversification de l’économie nationale à travers les opérations d’exportation vers l’Afrique et les pays arabes ».
Dans ce même ordre d’idées, ils ont souligné la nécessité « d’encourager les investissements algériens à l’étranger et de mettre en place une plateforme spécifique à l’exportation dotée d’un réseau de transport aérien, terrestre et maritime adapté ». Cette proposition devrait « grandement contribuer à la promotion des exportations hors-hydrocarbures », espèrent-ils.
Les experts ont enfin salué la création du ministère des Industries pharmaceutiques qui représente, selon eux, un « indicateur fort des pouvoir publics pour booster l’industrie algérienne hors hydrocarbures et assurer la souveraineté sanitaire du pays ».
Mansouria Fodeili