C’est un Lac situé à 15 km au Sud d’Oran dans la commune de Misserghin et distante de 12 km de la mer, visible juste après le décollage de l’aéroport d’Es Senia (Ahmed Ben Bella).

Cette sebkha forme une dépression fermée, à 110 mètres d’altitude, limitée au Nord par le massif du Murdjajo et au Sud par celui de Tessala. Elle occupe le fond de cette dépression, présentant une topographie apparemment plane, mais légèrement inclinée vers l’Ouest, avec un point bas à 80 mètres d’altitude, et un point haut à 82 mètres.

Elle est alimentée par un réseau hydrographique qui afflue principalement des massifs du Tessala et du Murdjajo. Cependant l’eau de cette zone est salée. Le lac qui forme une pellicule de 10 à 30 cm, variant suivant la pluviométrie, s’assèche complètement durant l’été en raison d’une très forte évaporation. Son climat, semi aride, est de type méditerranéen.

Le sel du lac a des effets négatifs sur les franges Sud de l’agglomération d’Oran ainsi que sur les pistes de son aéroport .Depuis le 2 février 2001, le site est reconnu en tant que Ramsar (zone humide d’importance internationale).

Grande sebkha d’Oran : La fin d’une mystification

Une étude menée par l’Agence Spatiale Algérienne (ASAL) et le Centre National de Techniques Spatiales ( CNTS), montre que la sebkha – en tant que dépression – n’a pas de rôle moteur dans la salinisation des terres du bassin versant de la grande sebkha d’Oran. Cela étant dit, ces phénomènes ont été attribués dans un passé récent par les services techniques agricoles, « sur la base de théories contradictoires et non fondées », à une extension de la grande sebkha. Non seulement le rapport de l’ASAL et du ( CNTS) le réfute totalement mais il prouve tout à fait le contraire. 

Au niveau local, les responsables de ce dossier avancent des propositions et des projets pour l’exploitation de cette plaine tels que, le drainage, la création d’un parc naturel et la mise en valeur de la grande sebkha. Cependant, le CNTS s’y oppose en précisant que « de tels projets, non seulement engendreraient des coûts importants pour leur réalisation, mais risqueraient de rompre l’équilibre écologique de la région ».

En tout état de cause, l’étude s’est attaquée, par une explication scientifique et détaillée, aux différentes étapes et processus de formation de la salinité, des effets de cette dernière et enfin des différentes options et propositions. Elle lève aussi le voile sur la grande erreur qui laisse croire que la grande sebkha menace la ville d’Oran. « La sebkha n’est pas en voie d’extension. Elle n’est que la manifestation d’un processus final des phénomènes de salinisation communs à tous les bassins endoréiques en climat semi-aride », ajoute les auteurs du rapport.

En guise de conclusion, sa préservation en tant que zone humide serait plus bénéfique que de s’aventurer a remodeler les biotopes et les équilibres écologiques qui servent d’ailleurs de nidification à plusieurs espèces migratoires et endémiques, le plus connu étant le flamand rose.

Mohammed Kamel

Sources :
ASAL
Service d’information sur les sites Ramsar