Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Hamid Hemdani, a présenté mardi à Alger son programme qui vise à développer les « filières stratégiques » tout en réduisant la facture des importations.
« La feuille de route s’articule principalement autour du développement des filières stratégiques dont les céréales et les huiles qui constituent l’essentiel des importations nationales de produits alimentaires », a posé d’emblée M. Hemdani dans un entretien à la radio nationale.
Le plan concocté par les services du ministre sera, dans un premier temps, consacré au lancement de projets structurants dont l’objectif est de « développer les filières stratégiques et de réduire les importations », précise-t-on au ministère.
Une attention particulière sera ainsi apportée à la céréaliculture – principalement le blé tendre – qui permettra d’économiser « plus d’un milliard de dollars sur les importations de blé ».
Pour mener à bien cette feuille de route, il est également prévu de moderniser le système d’irrigation – et de lutter à cette occasion contre le stress hydrique – qui profitera à 140 000 hectares dans différentes exploitations agricoles du pays.
« Cela permettra d’augmenter les rendements entre 50 et 60 quintaux à l’hectare », prédit M Hemdani.
Son objectif est en outre d’augmenter la production d’huiles car ce poste de dépenses représente un coût pour l’Algérie de « plus de 1,3 milliards de dollars par an », déplore-t-il.
Et d’ajouter : « L’objectif, c’est d’atteindre au moins 30% de nos besoins en huiles alimentaires ce qui nous permettra d’économiser annuellement plus de 400 millions de dollars ».
Cité en exemple, car produit sur plus de 3000 hectares dans le nord, le colza pourrait selon le ministère servir de modèle à d’autres cultures sur tout le territoire.
La récente installation de l’Office de développement de l’agriculture saharienne (ODAS) devrait, grâce à son « guichet unique », faciliter les projets des investisseurs.
Cette agence, explique le ministre, aura pour but d’assurer « l’accompagnement, le contrôle, le suivi et l’évaluation des opérations d’investissements ».
En ce qui concerne la question du foncier agricole exploitable, le responsable politique a admis que son département travaillait avec des bureaux d’études et avec l’Agence spatiale algérienne (ASAL) afin, dit-il, d’identifier « les parcelles agricoles potentiellement fertiles et celles qui sont proches des ressources hydriques ».
« Nous sommes partis sur la base d’une étude spatiale de 6 millions d’hectares, souligne-t-il. Nous sommes autour de 1,3 millions d’hectares dont 325.000 hectares pourraient être mis à la disposition de l’Office national des terres agricoles (ONTA) ».
Souhaitant « optimiser la production agricole », M.Hamid Hemdani a conclu son entretien en faisant part de son souhait de collaborer avec le secteur de l’industrie afin de mettre en place « de micro zones agro-industrielles au niveau des pôles spécifiques à vocation agricole ».
Mansouria Fodeili